Alors qu'ils bouclaient leur deuxième semaine de grève de quatre jours chacune, les agents de commerce et de contrôle et de lutte contre la fraude ont observé, hier, un sit-in devant le siège du ministère du Commerce pour persuader la tutelle à "prendre au sérieux leur mouvement de protestation" et "satisfaire leur plateforme de revendications socioprofessionnelles". Rencontré sur les lieux, Ahmed Allali, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du secteur du commerce (SNTC), nous a indiqué que "cette action ultime sert à renouveler les revendications des agents de contrôle qui remontent à plusieurs années et qui ont toujours du mal à aboutir", précisant que "les fonctionnaires ne jouissent d'aucune protection pendant l'accomplissement de leur travail et utilisent leurs propres véhicules ou encore le transport public, pour se rendre aux locaux et aux marchés où ils se font parfois agresser ou insulter". C'est dire à quel point la situation des agents du commerce a atteint des proportions déplorables, signant "le point de non-retour" à travers "une mobilisation au niveau national". Notre interlocuteur, qui évoque plusieurs revendications d'ordre socioprofessionnel, n'y est pas allé de main morte, brandissant la menace de "radicaliser le mouvement" et d'aller "vers une grève ouverte".Il a avancé comme motif principal "une tutelle qui ne respecte pas ses engagements et ne cesse de tergiverser". Pour les protestataires, qui ont été nombreux à manifester, hier, devant le siège du ministère, les points relatifs aux rémunérations et aux primes de rendement demeurent une priorité partant du principe que malgré "des missions multiples et importantes", les agents de contrôle "ne bénéficient pas d'un salaire décent qui leur garantit une vie digne". Dans son argumentaire, le syndicat fournit plus de détails : "Ils ne nous ont pas accordé la prime Covid malgré notre mobilisation et tous les risques pris", comme "ils n'ont pas concrétisé le point lié au statut particulier pour permettre une revalorisation salariale en adéquation avec les autres corps similaires, ni celui de la formation, ni celui de FRC, ni la prime CNRC, ni celui du régime indemnitaire, etc."
Ce sont, pourtant, les mêmes points évoqués par Djilali Lebibat, inspecteur général au ministère du Commerce, qui nous a affirmé hier que "la majorité des revendications soulevées dans le cadre du dialogue et de la concertation avec l'ensemble des employés ont été prises en charge hormis celle concernant le régime indemnitaire qui dépasse les prérogatives du ministère". Le représentant du ministère insiste sur ce point indiquant que "le dossier a été transmis au Premier ministre". M. Lebibat, qui a appelé, à l'occasion, les agents de contrôle à faire preuve de "sagesse", assure que "les portes du dialogue restent ouvertes". "Depuis 2020, nous avons tenu plus de 20 réunions. Le ministre est très attentif aux préoccupations des travailleurs et nous avons avancé sur pas mal de points", indique-t-il. Il citera, dans ce sens, le rééchelonnement des fonctionnaires ayant plus de 10 ans d'expérience (promotion), la formation, le FRC (Fonds des recettes complémentaires), les amendes judicaires et l'accès aux postes (gestion de la ressource humaine). "On ne voit pas la nécessité de cette grève qui, du reste, est illégale par la force d'une décision de justice", a-t-il soutenu.
Nabila Saidoun
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila SAIDOUN
Source : www.liberte-algerie.com