Algérie

Vers un sommet Japon-Corée du Sud



Les ministres des Affaires étrangères du Japon et de la Corée du Sud se sont accordés samedi pour organiser un sommet entre leurs dirigeants pour tirer profit d'une accalmie dans les tensions entre les deux alliés des Etats-Unis.Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le Président sud-coréen Moon Jae-in pourraient se rencontrer en Chine le mois prochain, ont conclu leurs ministres en marge d'une réunion du G20 à Nagoya (centre du Japon).
Ce sommet aurait lieu à l'occasion d'une réunion trilatérale Japon-Chine-Corée du Sud, a indiqué un diplomate japonais qui n'a pas souhaité être nommé.
Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux historiques hérités de l'époque où la péninsule coréenne était une colonie japonaise (1910-1945).
La brouille s'est nettement aggravée depuis un an, lorsque des tribunaux sud-coréens ont exigé d'entreprises nippones qu'elles dédommagent des Sud-Coréens forcés de travailler dans leurs usines durant l'occupation japonaise jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pour le Japon, un traité conclu en 1965 normalisant les relations entre les deux pays et comportant une contribution financière nippone significative mettait fin à toute demande ultérieure de réparation pour les atrocités commises par l'armée impériale.
Après des mesures de rétorsion réciproques sur le plan commercial, Séoul avait annoncé fin août son intention de ne pas reconduire un accord d'échange de renseignements militaires avec le Japon, le GSOMIA, à sa date d'expiration ce samedi.
Mais la Corée du Sud a suspendu vendredi in extremis sa décision de rompre cet accord, un geste qui a soulagé Washington, inquiet des dissensions entre ces deux alliés clés pour la sécurité en Asie de l'Est.
Washington avait «salué la décision sud-coréenne», «un signal positif» montrant que les pays alliés «peuvent surmonter les différends bilatéraux».
Tokyo avait décidé cet été de rayer la Corée du Sud d'une liste d'Etats considérés comme des partenaires commerciaux privilégiés, une mesure perçue comme une sanction par Séoul qui avait répliqué aussitôt par une radiation similaire du Japon.
Sur cette question, un responsable du ministère japonais du Commerce Yoichi Iida a déclaré samedi que les deux pays engageraient «dès que possible» des discussions pour résoudre leur différend, en assurant que cette décision n'avait «rien à voir» avec celle de Séoul de maintenir l'accord de partage d'informations militaires.
Un responsable de la présidence de Corée du Sud avait indiqué que pour que le GSOMIA soit pleinement renouvelé, Tokyo devait réintroduire Séoul dans cette «liste blanche» de partenaires commerciaux et lever toute restriction commerciale.
«Le plus grand problème, le sujet fondamental est celui lié aux anciens travailleurs de la péninsule coréenne», avait déclaré vendredi le ministre japonais des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi. «Nous continuons à demander fermement à la Corée du Sud de remédier dès que possible à la situation actuelle qui viole le droit international», avait-il ajouté.
«Sans garanties que Séoul adhère à la lecture japonaise du traité (signé en 1965, Ndlr), il pourrait être difficile d'éviter une détérioration de leurs relations sur le long terme», a commenté dans une note Tobias Harris, analyste du cabinet Teneo.


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