Algérie

Vers un retour en force de la Syrie



La question du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe est au centre d'une très forte actualité. L'Algérie fait partie des principaux Etats ayant activé pour la réintégration de Damas à l'organisation régionale.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Un intérêt tout particulier est, de ce fait, accordé aux préparatifs du 30e Sommet de la Ligue arabe prévu en mars prochain à Tunis. Pour certains pays, dont l'Algérie, l'évènement constitue le cadre incontournable dans lequel pourraient s'accélérer les tractations en cours pour le retour de la Syrie au sein de l'organisation. Bien que sensible, la question n'est plus frappée du sceau du secret comme elle l'était il y a quelques mois encore. Une preuve évidente de l'avancée des discussions, naturellement du travail diplomatique mené par un groupe d'Etats pour permettre à Damas de rejoindre la Ligue arabe. Alger, Le Caire mais aussi Tunis, Amman et Baghdad œuvrent, depuis un long moment déjà, pour l'aboutissement d'une affaire qui a récemment pris une tournure presque officielle avec la publication d'un communiqué très clair émanant du Parlement arabe. Le 11 décembre dernier, les délégations présentes paraphaient, en effet, un texte appelant le «Conseil de la Ligue arabe et ses commissions concernées à prendre les mesures nécessaires, dans les plus brefs délais, afin de permettre au gouvernement syrien de rejoindre sa place au sein de l'organisation régionale». «Sept ans après avoir suspendu l'adhésion de la Syrie, la Ligue arabe peut maintenant revenir sur sa décision et inviter à nouveau la Syrie à y adhérer», précise le même texte. Le Parlement arabe a également insisté pour que le retour des réfugiés syriens dans leur pays se déroule dans la sécurité. L'appel a eu un retentissement au niveau de la communauté internationale qui s'attend depuis à l'accélération des évènements en faveur de l'annulation de la mesure qui frappe la Syrie. Les pays ayant 'uvré dans cet objectif ne s'en trouvent que plus confortés. Depuis le début de la crise syrienne, Alger s'est distinguée du reste des pays arabes en apportant son soutien à Damas, notamment en matière de lutte anti-terroriste. En 2016, Abdelkader Messahel avait effectué un déplacement durant lequel il avait rencontré le Président Bachar Al-Assad l'assurant du soutien de l'Algérie face au terrorisme. Le pays a toujours tenu des discours contraires à ceux développés par la majorité des pays occidentaux. Dans une interview à RT (Russia Today), le ministre algérien des Affaires étrangères avait clairement fait part de son souhait de voir la Syrie retourner au sein de la Ligue arabe, rappelant que ce pays est l'un des sept Etats fondateurs de l'organisation. Alger n'a, en outre, jamais démenti l'existence d'efforts diplomatiques en vue de la concrétisation de ce retour. Il en est de même pour Le Caire, important acteur dans cette affaire car contrôlant administrativement la Ligue arabe, mais aussi l'Irak et la Tunisie, «des pays soutenant avec énergie la réintégration de la Syrie», a révélé, il y a quelques mois, un député irakien proche du pouvoir. «Pour les pays cités, ajoutait-il, le fait que Bachar Al-Assad quitte ou garde le pouvoir n'est pas important, ce qui compte, c'est la stabilité de la situation en Syrie et, partant de là, le Moyen-Orient et la région arabe.» Aujourd'hui, les tractations en cours font la Une de l'actualité à travers le monde. Le rôle des pays cités est mis en évidence. Le ministre tunisien des Affaires étrangères a, toutefois, tenu à mettre fin aux nombreuses rumeurs annonçant la présence de Bachar Al-Assad au sommet qu'abritera son pays. «La situation en Syrie est claire au sein de la Ligue arabe», a-t-il affirmé, «ce sera aux Présidents et dirigeants arabes qui seront réunis à Tunis de prendre la décision, ce n'est pas à la Tunisie de le faire». Il ajoute que la liste des pays invités est «une décision collégiale». Ce dernier n'a cependant pas apporté de démenti à une information qui circule avec insistance. La proposition concernant la levée du gel de la participation de la Syrie à la Ligue arabe pourrait être soumise officiellement aux participants cette fois-ci. C'est un projet auquel tient fortement l'Egypte et il serait actuellement en débat au niveau des Etats qui y adhèrent. Pour l'heure, les pays du Golfe, Arabie Saoudite en tête, n'ont fait aucun commentaire sur le sujet. Affaibli par une crise sans précédent, Riyadh devra faire face à une situation délicate. Des revirements s'opèrent au sein de certains pays alliés. La toute récente visite du Président soudanais en Syrie et sa rencontre avec Bachar Al-Assad en sont une preuve évidente.
Le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe a été officiellement évoqué. En réaction aux pressions en cours, l'organisation a réagi en publiant un communiqué à travers lequel elle relevait l'absence de consensus sur le sujet. Les parties hostiles à ce retour ne sont pas désignées. Tentative d'introduire le doute ' Quoi qu'il en soit, l'Arabie Saoudite a très vite réagi elle aussi à la polémique en cours en faisant savoir qu'elle ne s'opposerait pas au retour de la Syrie.
L'annonce en a été faite par la chaîne de télévision El-Mayadeen. Quelques heures plus tôt, les Emirats arabes unis ouvraient à nouveau leur ambassade. L'Algérie, la Tunisie et les Etats ayant 'uvré pour que de tels événements puissent se produire ne comptent pas s'arrêter là. Lors du Sommet de mars, à Tunis, une plate-forme commune pourrait être soumise à la Ligue.
A.'c.


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