Algérie

Vers un nouvel ordre du système bancaire ' Edito : les autres articles


Vers un nouvel ordre du système bancaire ' Edito : les autres articles
Partis de France avec l'affaire de l'ex-ministre du Budget, Cahuzac, les appels de la classe politique pour la moralisation de la vie politique se sont répandus comme une traînée de poudre dans les capitales européennes. Y compris dans les ex-pays de l'Est, nouveaux pensionnaires de l'Union européenne, comme la Roumanie où la nomenklatura s'est toujours moquée du fisc. Au bruyant remue-ménage auquel on assiste dans l'Hexagone, avec l'avalanche de déclarations de patrimoine des membres du gouvernement socialiste et des élus de ce parti et des autres formations de l'opposition, fait écho l'activisme de certains gouvernements européens emmenés par les socialistes en France pour la levée du secret bancaire et une plus grande transparence dans les transactions financières et les mouvements bancaires.
Des paradis fiscaux ont exprimé, dans le sillage de cette opération «mains propres» impliquant plusieurs Etats réputés pour être des places financières de premier rang, leur volonté de se joindre à cette action de salubrité des finances internationales. Parmi eux le Luxembourg, qui vient d'annoncer la fin de son secret bancaire à partir de 2015. L'attractivité des systèmes financiers de ces pays basés sur l'inviolabilité du secret bancaire a attiré les capitaux du monde entier à la recherche d'avantages fiscaux et de blanchisseuse de fonds occultes. Faudrait-il alors s'étonner de la résistance contre la levée du secret bancaire d'un pays comme la Suisse, qui a bâti son développement sur l'attractivité et la permissivité de son système bancaire ' Le président de la Confédération helvétique, M. Ueli Maurer, a déclaré hier ne voir «aucune raison de changer de stratégie» assimilant «le secret bancaire au secret médical».
Si elle venait à se concrétiser en amont, au sommet de la pyramide du système bancaire, la moralisation des relations financières internationales ne manquera pas d'avoir des retombées salutaires sur les pays en développement. Du fait de leur fragilité, ces pays pâtissent beaucoup plus que les Etats développés de la pratique de l'évasion fiscale et du transfert illicite de capitaux.
Le pouvoir en Algérie ' qui, pour des raisons évidentes, n'a jamais montré la moindre velléité d'enquêter sur les fortunes algériennes douteuses transférées illégalement à l'étranger sous forme d'actifs financiers déposés dans des banques offshore ou de biens immobiliers et commerciaux ' sera placé devant un fait accompli qui engagera pleinement sa responsabilité.
Lorsque la glace du secret bancaire sera brisée, rien ne pourra alors être dissimulé à l'opinion publique et aux organisations de la société civile qui disposeront, de ce fait, des outils juridiques nécessaires pour suivre rigoureusement la traçabilité de l'argent du peuple hors de ses frontières. Les Etats bienveillants qui, au nom du secret bancaire et des intérêts égoïstes nationaux, ont couvert des pratiques maffieuses, causant d'irréparables préjudices aux pays du Sud, n'auront plus d'alibi pour refuser de coopérer en vue de mettre en place un nouvel ordre bancaire international, où l'argent public ne pourra pas, comme c'est le cas aujourd'hui, impunément franchir les frontières nationales dans des valises et être placé dans des comptes privés numérotés.
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