La nation peut alors se permettre de rêver d'un nouveau départ. L'Algérie n'échappe pas à cette loi quasi universelle. Il suffit de se rappeler que les débats autour de la loi fondamentale qui déterminent les prérogatives et les équilibres des pouvoirs, ont toujours coïncidé avec des tournants dans la vie politique et économique. La scène publique s'est ranimée et la parole s'est libérée. Pour ne retenir que deux d'entre elles, celle de novembre 1976 et celle de février 1989. Elles ont donné le signal à de nouveaux élans. La première avait rétabli la légitimité populaire des pouvoirs élus à tous les niveaux, après un long intermède où elle fut mise en veilleuse. La seconde a introduit le multipartisme et le pluralisme, signes d'une modernisation du système politique. Une nouvelle République, où la liberté d'expression et celle de la libération des énergies créatrices des entrepreneurs économiques, venait de naitre. Les débats intenses qui avaient précédé l'une et l'autre avaient permis de confronter les avis et d'ouvrir de nouvelles perspectives et horizons. Ne sommes-nous pas déjà dans une situation similaire, à voir l'activité débordante des partis politiques et la floraison de propositions autour de sujets aussi divers que la durée du mandat présidentiel, les pouvoirs dont devraient bénéficier le Parlement ou le pouvoir judiciaire ' La nature du système politique fait l'objet d'un débat. La nécessité d'une nouvelle Constitution n'est pas seulement un choix des gouvernants. Lors des audiences de la commission Bensalah, beaucoup de partis et de personnalités avaient plaidé et souligné l'urgence et la nécessité d'apporter des changements de nature à affermir le fonctionnement démocratique des instances politiques ou administratives. L'éventualité d'un referendum pour son adoption est une option non exclue. Elle ne fera que confirmer que les Algériens, s'agissant de leur destin politique, ont toujours été consultés. Il est de bon ton de déplorer que l'Algérie, en une cinquantaine d'années d'indépendance, a changé de trop nombreuses fois sa Constitution. La stabilité, qui est la norme dans des pays aux institutions qui, par la force de l'histoire, se sont solidifiées, n'a pas son équivalent dans notre pays. Néanmoins, cela s'explique par le fait que le pays a connu beaucoup de turbulences et traversé des zones de tempêtes, notamment ces vingt dernières années. Il fallait, plus souvent qu'ailleurs, adapter le texte, se prémunir des atteintes même au caractère républicain de l'Etat et consolider sa stabilité. Des événements accélérés avaient conduit à la création du Conseil de la Nation, ultime rempart contre les dérives. Et la promotion de la femme, de la langue amazigh ont conduit à de régulières révisions. Il s'agit, à vrai dire, d'adaptation, de « mise à niveau » dans une Algérie ou la norme juridique est toujours prise de court par le cours sinueux de la réalité.
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Posté Le : 10/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Rachid
Source : www.horizons-dz.com