Algérie

Vers un confinement plus sévère '



Retour à la case départ : la situation sanitaire est, encore une fois, alarmante. Les professionnels de la santé ont été les premiers à tirer la sonnette d'alarme. Ils sont aujourd'hui également ceux qui appellent à un strict respect des mesures barrières, voire un retour à un confinement plus strict si la circulation du Covid-19 se poursuivait au rythme actuel. La question du maintien des activités commerciales, de la liberté de mouvement entre wilayas en pleine saison estivale, mais également celle de la reprise partielle du trafic aérien se posent avec acuité. Faut-il, à ce stade, durcir les mesures de confinement ' Si le Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 est habilité à émettre un avis, la décision est du ressort des pouvoirs publics.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le constat est établi : l'épidémie de Covid-19 reprend de plus belle. Hier, le bilan quotidien des nouvelles contaminations confirmées faisait état de 464 nouveaux cas et de dix décès. Au-delà des chiffres, c'est la saturation avérée des structures de santé et la grande demande en oxygène qui inquiètent le personnel médical.
Confronté non seulement au risque de contamination, mais surtout à une surcharge des structures hospitalières, le personnel de santé est le premier à réclamer un rapide retour au strict respect des mesures barrières et un confinement plus strict si la situation épidémiologique venait à empirer dans les jours à venir. De nombreux chefs de service, mais également des membres du Comité scientifique de suivi de la pandémie réclament de faire respecter les mesures barrières comme mesure urgente avant de penser à durcir les mesures de confinement.
A ce stade, faut-il revenir sur des décisions telles que la refermeture des frontières ' Le président de l'Ordre des médecins a un avis bien tranché sur la question. Le Dr Bekkat Berkani considère, en effet, nécessaire de prendre ce qu'il appelle «des mesures conservatoires» en suspendant, à titre d'exemple, les vols avec la Tunisie voisine où l'épidémie progresse à grande vitesse, avec, pour la seule journée de samedi, pas moins de 82 décès et 6 184 nouveaux cas de Covid-19. Un avis que ne partage visiblement pas le Pr Ryad Mahiaoui, membre du Comité scientifique pour qui l'arrivée massive de voyageurs ne semble pas poser de problème, non seulement en raison de la mesure de confinement qui leur est imposée mais surtout au regard de la faible prévalence du Covid-19 parmi les voyageurs, puisque un seul cas a pu, jusque-là, être détecté.
La décision de suspendre ou pas le programme actuellement établi n'est, bien évidemment, pas du ressort des membres du Comité scientifique. Ces derniers émettent un avis lorsqu'ils sont sollicités, avant que les pouvoirs publics ne décident de la démarche à suivre. C'est également le cas pour le maintien de l'activité commerciale. Lorsque la situation sanitaire l'avait imposé, de nombreuses activités avaient été frappées soit d'interdiction, soit de restriction avec des horaires d'ouverture et de fermeture imposés, mais également un protocole sanitaire à respecter. Idem pour la saison estivale, officiellement ouverte le 1er juillet. L'année dernière, elle avait été compromise. L'accès aux plages était tout simplement interdit.
Pour cette année, aucune décision n'est encore prise, même si, très souvent, ce ne sont pas les espaces ouverts qui posent problème, mais bel et bien ceux fermés comme les commerces, les transports en commun ou bien les salles des fêtes, officiellement fermées. Face à l'augmentation des contaminations, les pouvoirs publics auront certainement dans les quelques jours à venir à trancher. Ils peuvent, en attendant, commencer par faire respecter les mesures barrières, à l'image du port du masque qui est obligatoire depuis le mois de mai 2020.
Un décret exécutif l'a rendu obligatoire depuis cette date-là puisque l'article 13 bis du décret stipule qu'«est considéré également comme mesure de prévention obligatoire, le port d'un masque de protection lequel doit être porté par toutes personnes et en toutes circonstances, sur la voie et les lieux publics, sur les lieux de travail ainsi que dans tous les espaces ouverts ou fermés recevant le public, notamment les institutions et administrations publiques, les services publics, les établissements de prestations de services et les lieux de commerce». L'article 13 ter du même décret stipule aussi que «toute administration, établissement recevant le public, ainsi que toute personne assurant une activité de commerce ou de prestation de services, sous quelque forme que ce soit, sont tenus d'observer et de faire respecter l'obligation du port de masque de protection, par tous moyens, y compris en faisant appel à la force publique». Plus d'une année plus tard, personne n'est verbalisé pour non-port du masque, à l'exception de l'intervalle de l'obligation du port du masque dans les véhicules.
Pour la distanciation physique, si aucun texte n'existe, les walis ont toute la latitude de prendre les décisions qui s'imposent. Très peu d'entre eux ont usé du droit qui leur a été octroyé, au grand dam d'un personnel de santé épuisé, réduit à faire face à une situation qui peut, à tout moment, devenir incontrôlable.
Le ministère des Affaires religieuses a été le premier à réagir à la progression du nombre de cas. La commission des fetwas a rappelé, hier, l'obligation de porter le masque et affirmé qu'il était du devoir de tous de prendre des précautions et d'éviter les rassemblements, notamment familiaux.
N. I.


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