Algérie

Vers un 2e tour Mohammed Morsi-Ahmad Chafik



Vers un 2e tour Mohammed Morsi-Ahmad Chafik
Le second tour de la présidentielle en Egypte devrait opposer le candidat des frères musulmans, Mohammed Morsi, à un symbole de l'ancien régime Ahmad Chafik, selon des résultats préliminaires, annoncés, notamment, par la puissante confrérie islamiste. Les résultats officiels devraient être annoncés dimanche et les Egyptiens devraient être appelés une seconde fois à choisir leur président, parmi les deux arrivés en tête au premier tour. Le second tour de cette première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, est prévu les 16 et 17 juin prochain. Candidat de substitution des Frères musulmans, après l'élimination par la commission électorale de leur premier choix, Khairat al-Chater, Morsi a bénéficié de la machine électorale extrêmement rodée de la base militante du puissant mouvement islamiste. Les Frères, officiellement interdits pendant plus de 50 ans en Egypte, avaient déjà raflé la majorité aux législatives de janvier dernier. Cependant, c'est la présence de Ahmad Chafik à ce niveau de la compétition électorale qui constitue une surprise, tant l'unanimité sur la condamnation des symboles du régime déchu est de mise. Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, il est considéré par beaucoup comme le candidat de l'ancien régime et de l'armée. Ahmad Chafik avait notamment axé sa campagne sur le retour de la sécurité et de la stabilité, jouant sur le raz le bol des Egyptiens, exaspérés par la dégradation de la situation, depuis la révolte populaire, dans le sillage du printemps arabe. Le second tour s'annonce, dans ce contexte, des plus compliqués, tant les deux candidats sont loin de faire consensus. L'ancien Premier ministre est rejeté par les partisans du changement. Et les détracteurs de Morsi lui reprochent sa grande soumission à la confrérie et à sa vision conservatrice de la société, aux dépens des intérêts du pays, dans un contexte géopolitique sensible. Les Etats-Unis ont félicité l'Egypte et qualifié le vote d' «historique», se disant prêts à collaborer avec tout gouvernement «démocratiquement élu». L'élection présidentielle en Egypte devrait être la dernière étape d'une période de transition difficile, ayant fragilisé le pays. Le Conseil militaire, soupçonné par les jeunes de vouloir garder le pouvoir en poursuivant la politique de répression de l'ancien régime, a promis d'accepter le choix du peuple. Après des décennies de scrutins fermés, dont le résultat est connu d'avance, c'est la première fois que les Egyptiens choisissent librement leur chef d'Etat.Cependant, les interrogations demeurent en suspens sur le véritable exercice dupouvoir. Les prérogatives du futur président restent encore floues. La Constitution en vigueur sous Moubarak est suspendue et la rédaction de la future loi fondamentale devrait constituer une prochaine bataille politique. Bataille dont l'armée ne devrait pas être très loin. Le nouveau chef de l'Etat du pays le plus peuplé du monde arabe devra, notamment, faire face à une situation inédite et à de sérieux défis.
M. B./Agences




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