Algérie

Vers plus de «nationalisme économique»


Pour le chef de l'Etat, le pays n'a pas à «rougir» de cequi a été réalisé en tous domaines depuis 1999. Selon lui, les résultatsobtenus soutiennent avantageusement la comparaison avec ceux obtenus par lesEtats voisins où autres ayant les mêmes capacités et disponibilités quel'Algérie. Question réalisations donc, il a été, de son point de vue, beaucoupaccompli, même s'il a admis qu'il aurait pu être fait doublement avec plus d'engagementet de dynamisme.

Ce n'est donc pas le bilan des réalisations engrangées soussa direction depuis 1999 qui est à l'origine de l'amertume dont a fait montreBouteflika dans son allocution devant les élus et autres responsables descollectivités locales réunis samedi sous la coupole Mohamed Boudiaf. Ses ciblesont été les investisseurs privés étrangers et nationaux contre lesquels il aprononcé un virulent réquisitoire, au motif que leur contribution audéveloppement du pays est insignifiante en comparaison avec les avantagesqu'ils en retirent. La charge contre ces investisseurs est à la hauteur de lafrustration qu'il doit cultiver au constat que l'investissement privé n'a pasjoué le rôle moteur que la stratégie de développement économique du pays lui adévolu. Raison et obligation donc, selon le chef de l'Etat, pour que le paysrévise ses conceptions et sa stratégie économiques dont cet investissementprivé profite sans contreparties avantageuses et bénéfiques pour lacollectivité nationale.

La critique développée par lui à l'encontre de la politiquede privatisation telle qu'elle a été menée, rejoint celle que Louiza Hanoun n'aeu de cesse de formuler et de qualifier de «bradage» dont bénéficient nonl'investissement rentable mais des spéculateurs avérés.

A quelques mois de la fin de son second mandat, leprésident Bouteflika paraît ne plus rien attendre de la contribution desinvestisseurs privés, et semble déterminé à faire opérer un changement de cap àla pratique économique qui a eu cours jusque-là dans le pays. Dans un sensmoins permissif et laxiste à l'égard de l'investissement privé. Reste à savoirs'il va confier ce changement aux promoteurs de la politique dont il veutmaintenant se démarquer.

En remettant celle-ci en cause samedi, Bouteflika a laprécaution de déclarer qu'il ne faisait le reproche de son échec à personne enparticulier et que c'était là «une autocritique». Ce qui a priori laisseprésager qu'il n'a pas l'intention d'accabler les experts qui lui ont «vendu»pendant des années cette politique avec laquelle il prend ses distances.

Le procès que le Président a instruit samedi contre lesinvestisseurs privés étrangers et nationaux a pour autre raison que celle deleur maigre contribution au développement économique du pays, de valoriserl'effort propre de l'Etat dans ce domaine. La valorisation des réalisationseffectuées dans ces conditions par l'Etat depuis 1999 a donc valeur demessage véhiculant que le bilan des deux mandats présidentiels est largementpositif et la nécessité d'un troisième mandat pour mettre en oeuvre la nouvelledémarche a résonnance plus «nationaliste», dont le Président a esquissé la«philosophie» et les contours avant-hier.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)