Algérie

Vers le maintien du statu quo



Soutenue par des cours du pétrole, qui terminent l’année à plus de 1990 dollars, l’économie algérienne va donc poursuivre sur le même rythme de dépenses publiques et de déficit que la précédente.D’ailleurs, la loi de finances 2011 signée la semaine dernière par le chef de l’Etat a prévu pas moins de 6600 milliards de dinars de dépenses publiques et un déficit budgétaire de l’ordre de 3600 milliards. De ce côté, il s’agit donc d’une constante et aussi d’une exigence de dépense dictée par l’objectif du développement. Pourtant comme beaucoup d’économistes l’ont déjà souligné ce qui importe, ce n’est pas tant l’ampleur de l’investissement public que «l’efficacité de cette dépense et l’évaluation de ses effets sur les autres secteurs et sur le développement de l’économie». Et à en croire les différents membres du gouvernement, la nouvelle année devrait en principe connaître les premiers effets de cette dépense faramineuse engagée depuis une décennie sur au moins un secteur, celui des transports. En effet, trois projets et non des moindres sont censés être partiellement ou totalement réceptionnés en 2011, alors qu’ils étaient attendus déjà l’année dernière.C’est le cas du fameux métro d’Alger qui, après près de trois décennies de retards et un coût de 1,2 milliard de dollars, devrait être fonctionnel cette année, selon les assurances du ministre des Transports, Amar Tou, puisqu’il ne reste plus à régler que quelques problèmes de sécurité. Même chose pour l’autoroute Est-Ouest attendue pour le premier semestre de 2011, selon le ministère des Travaux, après avoir engrangé une enveloppe de 11 milliards de dollars. La troisième bonne nouvelle concerne la mise en service d’une partie du tramway d’Alger, du moins son premier tronçon en avril prochain. Le système bancaire, priorité du patronat Bonne nouvelle donc pour les citoyens à condition toutefois que les promesses du gouvernement soient tenues. Rien n’est moins sûr quand ont connaît le nombre de fois où les annonces n’ont pas été concrétisées. D’ailleurs, ce n’est pas les chefs d’entreprise qui diront le contraire. Ainsi, pour le monde patronal, l’année 2011 devrait être la dernière pour ce qui est de la prise en charge des allocations familiales des travailleurs par l’Etat. Les entreprises devront prendre le relais à partir de l’année suivante, ce qui n’est pas totalement sûr puisque le patronat signataire du pacte économique et social vient de demander un report de cette échéance. Pour Abderrahmane M’henni, président de la confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), «les entreprises ne sont pas encore prêtes à supporter ces charges» et ce notamment parce que les promesses du gouvernement d’améliorer leur environnement économique n’ont pas été tenues. Parmi ces promesses, «l’accompagnement bancaire» promis dans le cadre du crédit documentaire et la mesure des 2 millions de dinars d’importations d’urgence pour les opérateurs économiques qui produisent réellement. Selon lui, rien de cela n’a été appliqué, car il y a «une opposition entre le discours officiel et la pratique sur le terrain». Pour le président de la CIPA, 2011 sera donc une année où une nouvelle fois la priorité doit être axée sur les mécanismes permettant «de faire en sorte que les entreprises puissent avoir des banques d’accompagnement qui s’impliquent dans l’investissement national et qui ne soient pas uniquement des tiroirs caisses». De toute manière, selon M. M’henni, «une tripartite devrait avoir lieu au début de l’année 2011 en fonction de l’agenda du premier ministre» pour tenter de trouver des solutions aux préoccupations du monde patronal et notamment la question des allocations familiales.    Le gouvernement s’attaque au cash Sur un autre chapitre, le gouvernement mettra en œuvre à partir de mars prochain la mesure instituant le payement par chèque ou virement dans toutes les transactions supérieures à 500 000 DA. «C’est une mesure destinée surtout aux opérateurs économiques et non pas aux ménages qui, eux, pourront utiliser le payement électronique pour les petits et moyens règlements», explique Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’association des banques et des établissements financiers (ABEF). La mesure aura pour effet de «réduire la pression sur le liquide», même s’il y aura toujours des transactions qui échapperont à cette obligation légale notamment dans l’immobilier ou dans l’acquisition de véhicules d’occasion, les gens préférant souvent le liquide. En tout état de cause, la mesure devrait, selon M. Benkhalfa, réduire le phénomène des faux billets, d’autant qu’elle sera appuyée par la mise en place de «scanners de dernière génération pour détecter les faux billets», mais pour régler ce problème, «il faut le traiter à la source, c’est-à-dire en diminuant la manipulation des liquidités», conclut le délégué général de l’ABEF.                             


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