Algérie

Vers le désengagement progressif militaire français



Les derniers attentats revendiqués par la branche sahélo-saharienne de l'autoproclamé Etat islamique, qui a annoncé une alliance de tous les groupes terroristes de la région, ont mis plus de pressionsur les pays membres du G5 Sahel.Le changement stratégique annoncé par le commandant de la force française Barkhane opérant dans le Sahel a été confirmé hier par la ministre des armées, Florence Parly dans un entretien au journal Libération. En effet, la restriction budgétaire et le changement de méthode obligent cette force de 4 000 hommes à réduire ses interventions sur le terrain, mais à rester en appoint à la force conjointe de substitution, le G5 Sahel dont la feuille de route était hier à l'ordre du jour d'une réunion des ministres de la Défense des pays concernés à Paris. "La réponse n'est pas que française. Avec d'autres nations, la France soutient la force conjointe du G5 Sahel. Il y a aussi la Minusma de l'ONU et la mission de formation de l'UE", dit-elle en précisant que "la combinaison de ces leviers est une réponse à la situation, en particulier au Mali". Cependant, a souligné la ministre des armées française, "la réponse ne doit pas être que militaire, elle doit s'accompagner d'une aide au développement de notre part". La force Barkhane va donc céder sa place, son aspect opérationnel, à la force du G5 Sahel, qui doit, selon la ministre,"monter en puissance". Devra-t-elle être opérationnelle au courant de cette année 2018 ' est-il souligné. Barkhane se contentera ainsi d'appuyer et de former la force du G5 Sahel. "La priorité, c'est la force conjointe et les résultats qu'elle pourra obtenir", a-t-elle ajouté. Florence Parly a, également, évoqué le financement de cette force qui n'est pour le moment que de l'ordre de 250 millions d'euros.
La France qui est derrière l'initiative, continue de chercher d'autres sources pour financer cette force appelée à agir vite dans un vaste territoire en proie à des attaques terroristes qui l'ont largement déstabilisé. Avec les derniers attentats revendiqués par la branche sahélo-saharienne de l'autoproclamé Etat islamique, qui a annoncé une alliance de tous les groupes terroristes de la région, c'est une course contre la montre pour les ministres de la Défense des pays du G5 pour la mise en place effective de cette force pour agir, notamment au Mali dont la partie Nord échappe complètement au contrôle de l'Etat et souffre de l'absence des institutions. Ce que préconise et réclame la ministre française qui suggère que la réponse militaire "doit s'accompagner d'une augmentation de la présence de l'Etat malien". Cela va commencer avec l'élection présidentielle qui doit avoir lieu en avril et en juillet et que l'annonce de cinq candidatures éloigne définitivement l'idée du report du scrutin. Reste maintenant à savoir si l'actuel président Ibrahim Boubacar Keita se portera candidat alors que la situation sécuritaire et économique dont les voyants sont au rouge l'ont affaibli et fragilisé. Cependant, tout porte à croire qu'il sera candidat à sa propre succession d'autant plus qu'il bénéficie du soutien français et d'une partie de la population qui l'a élu avec 70% des voix. Aussi devra-t-il, s'il est encore élu, faire face aux deux défis majeurs : l'amélioration de la situation sécuritaire avec la stabilisation de la région Nord et la relance de l'économie. Le redéploiement administratif dans le cadre de la mise en ?uvre de l'accord d'Alger est également à l'ordre du jour du programme du prochain président.
Djilali B.


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