Vers la réhabilitation de 31 camps militaires d'internement

Le secteur des moudjahidine entamera, et ce, dès l'achèvement de la procédure administrative pour leur récupération et leur restitution à la mémoire collective, une vaste opération de restauration de pas moins de 31 camps militaires d'internement qui existent depuis l'époque coloniale qui ont été répertoriés sur tout le territoire de la wilaya. Cette opération devrait permettre de réhabiliter et de revaloriser ces sites historiques qui seront appelés à devenir des destinations pour les futures générations. C'est ce qu'a révélé à la presse M. Mohamed Kaddour Cherif, directeur des moudjahidine de la wilaya de Aïn Témouchent. Ce dernier a indiqué qu'avant de procéder à tous travaux d'aménagement et de restauration, ces centres devront dépendre du secteur des moudjahidine pour qu'ils soient classés monuments historiques et devenir ainsi une destination pour les futures générations.Il va sans dire que le camp militaire d'internement de la ferme Guiton Chabre situé à la sortie sud de la commune de Hammam Bou-Hadjar qui fut témoin des pires tortures et exactions des détenus et des moudjahidine fait partie des 31 centres et connu pour avoir vu passer les durs de l'ALN pendant la Révolution déclenchée le 1er novembre 1954. Rappelons que pour pouvoir le récupérer et le réhabiliter sur fonds de la wilaya, une quarantaine de familles qui occupaient ce lieu historique ont été délocalisées et relogées à Hammam Bou-Hadjar.
En plus d'avoir fait l'objet de plusieurs visites des ministres des Moudjahidine qui se sont succédé, ce camp d'internement ouvert en 1958 avait même bénéficié en décembre 1997 d'un séminaire de trois jours à Aïn Témouchent. Faisant partie de ces nombreux lieux d'incarcération de triste mémoire, il avait cette particularité d'avoir regroupé exclusivement les gradés de l'ALN considérés comme les durs de la Révolution et qualifiés à juste titre par l'occupant "d'irréductibles", dont Abdelhamid Benzine, Stambouli Mustapha et Settouti et bien d'autres officiers du FLN/ALN qui n'ont été libérés que quelques jours avant l'indépendance.

M. L.