Algérie

Vers la réélection de l'homme qui assume



Quantà la question posée par un confrère lui demandant s'il ne craignait pas desconcurrents au poste de secrétaire général, Sidi Saïd a répliqué que c'est ledernier de ses soucis, il a en fait exprimé une vérité masquée sous l'apparenced'un détachement personnel à l'égard de l'éventualité évoquée.Cettevérité est que le secrétaire général sortant de l'UGTAs'est assuré, avant même l'ouverture des assises du 11ème congrès del'organisation, qu'il sera reconduit à son poste sans grande opposition depotentiels rivaux, auxquels l'on a prêté l'ambition de lui succéder.L'hommequi «assume» a l'avantage sur ces derniers d'avoir réuni sur son nom unecoalition de soutiens qui va du cercle présidentiel aux directions des partisde l'alliance, en passant par celle du PT et d'autres formations del'opposition. A cela s'ajoute que sous l'apparence bonhomme qu'il cultive, SidiSaïd a froidement, méthodiquement et sans ménagement agi dans l'appareilsyndical pour se ménager les conditions de sa réélection.Le 11ème congrès de la centrale syndicale sera tout ce que l'on veut saufdémocratique. Le millier de «délégués» réunis ne provoquera aucune surprisedans la désignation de la «nouvelle» équipe dirigeante et encore moins dans lechoix de son patron. Et pour cause, Sidi Saïd et ses partisans se sont assurésl'allégeance de sa majorité par la méthode de la cooptation pour les uns et laconfirmation sans suffrage démocratique pour les autres à la tête ou dans lesinstances de l'appareil en charge de la désignation des participants au congrès.Ainsi verrouillées, les assises syndicales feront l'impasse d'un débat sur lapolitique de la direction sortante. Elles se contenteront de plébisciter lebilan de celle-ci, dont Sidi Saïd a par avance annoncé qu'elle sera poursuivie.C'estsans surprise aussi que le 11ème congrès engagera très certainementl'organisation syndicale dans le soutien au troisième mandat présidentiel pour Bouteflika.Quantà la lente mais irrévocable perte d'audience que subit l'UGTAdans le monde du travail, il n'en sera pas question. C'est là une contingencequi n'est pas pour inquiéter les rentiers réunis à l'hôtel Aurassi.Pourquoi s'en inquiéteraient-ils tant que les pouvoirs publics s'en tiendront àla reconnaissance de l'organisation en tant que partenaire syndical exclusif del'Etat. Ce que l'hommage appuyé de Bouteflika à sonégard transmis au congrès a confirmé.L'Algérieest en besoin d'un mouvement syndical puissant concentré sur la seule défensedes intérêts des travailleurs. Ce n'est hélas plus dans lecentrale créée par le chahid AïssatIdir qu'il faut en voir la matrice. Raison pourconclure que ce 11ème congrès de l'UGTA estfinalement un non-événement.


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