Algérie

VERS LA CREATION D'UNE COMMISSION AD-HOC POUR UNE MEILLEURE PRISE EN CHARGE : Plus de 4000 malades du Sida au CHU d'Oran



Malgré les avancées médicales et sociales enregistrées dans le monde en termes de lutte contre le sida, de prise en charge des porteurs de VIH, de sensibilisation des sociétés sur la maladie, Oran reste dans le lot des wilayas qui accusent un sérieux retard dans le domaine, elle continue d'avoir peur de ses malades, selon le directeur de santé et de la population de la wilaya.Le DSP a préconisé de «redynamiser» les centres régionaux de référence en matière de prise en charge des personnes atteintes du VIH Sida, afin de réduire la pression sur le Centre Hospitalo-universitaire de la wilaya. Pour le directeur du CHU, Hadj Boutouaf, seule une commission ad-hoc serait à même d'apporter une solution au problème. Selon lui, le service concerné prend en charge près de 4 000 malades de toute la région ouest et sud-ouest du pays dont 900 seulement seraient issus de la wilaya d'Oran. À ses yeux, il s'agit d'une situation «inadmissible» car, a-t-il dit, il existe dans la région trois autres centres de référence pour la prise en charge du Sida, à Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen et Béchar, qui bénéficient d'un budget pour assurer les médicaments aux malades de la wilaya et des wilayas limitrophes. Au titre de l'année 2019, le CHU d'Oran aurait consommé une enveloppe de 80 milliards de centimes pour l'achat des médicaments de traitement du Sida. Les prévisions exprimées par la Chef de service des maladies infectieuses, le Pr Nadjet Mouffok, de 150 milliards de centimes, ont été rejetées par le Conseil du médicament de l'hôpital, qui ne lui a attribué que 50 milliards de centimes avec une rallonge de plus de 30 milliards plus tard. Pour le directeur du CHU, qui met en avant la nécessité de rationaliser les dépenses, les besoins exprimées par la chef sont «exagérés». «150 milliards de centimes, ça représente 70% du budget du CHU d'Oran. Pour diminuer la pression sur le CHU, les autres centres doivent jouer leur rôle, surtout qu'ils ont un budget pour acquérir les médicaments et suivre les malades, estime ce même responsable, soulignant que l'article 7 de la loi sanitaire stipule que «chaque malade doit être pris en charge dans son lieu de résidence». M. Boutouaf considère que c'est l'équipe médicale du service infectieux qui doit faire le travail pour orienter les malades vers les autres centres de référence. La chef de service dénonce «l'absence» d'une cartographie qui lui permettrait de savoir vers où orienter les malades des wilayas qui n'ont pas de centre, comme Tiaret, Mascara, Mostaganem et Aïn-Témouchent. Pour elle, la direction de l'hôpital doit «prendre ses responsabilités et tracer cette cartographie».Le secret médical mis à mal. La solution, selon la chef de service, consisterait à allouer un budget «supplémentaire» pour l'acquisition des quantités suffisantes de médicaments et permettre à chaque malade de choisir où se soigner.


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