Algérie

Vers la création d'une association de défense des victimes du terrorisme



Vers la création d'une association de défense des victimes du terrorisme
Les nombreux experts, représentants de la société civile et de victimes des actes terroristes qui ont pris part aux travaux (à huis clos) du symposium africain sur les victimes des actes terroristes, organisé à Alger par l'Union africaine, ont tous plaidé pour «la création d'une association continentale de prise en charge des familles du terrorisme afin et la mise en place d'un cadre légale à même d'inciter les Etats à promulguer des lois allant dans la sens d'une meilleure protection des droits des victimes».Lors d'une conférence de presse animée en fin de journée, Francesco Madeira, directeur du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), est revenu sur les thèmes abordés par les experts durant les deux jours des travaux. Selon lui, les participants ont tous axé leurs interventions sur «la nécessité d'une protection des victimes des actes terroristes à travers la mise en place d'un cadre légal et d'une assistance permanente». Malgré l'intérêt de la communauté internationale à ce sujet, a-t-il dit, «le continent manque de textes qui protègent cette catégorie vulnérable de la population».Les délégués ont pu profiter des expériences de certains Etats comme l'Algérie, l'Ouganda ou encore la Somalie, qui disposent d'un arsenal juridique en la matière. «Chacune des victimes présente à ce symposium avait une expérience à partager. Le débat était très enrichissant et la majorité ont relevé l'importance du rôle des médias dans la lutte antiterroriste et la protection des victimes. Des idées ont été proposées : la plus importante a été de créer une association continentale de défense des victimes du terrorisme qui parlera en leur nom, défendra leurs intérêts et travaillera sur le projet de l'association qui sera remis aux délégués de 54 pays africains qui se réuniront prochainement. Ces derniers devront soumettre cette mouture aux plus hautes instances de l'organisation africaine, dont la commission paix et sécurité.»Interrogé sur l'éventualité d'une résolution obligeant les Etats membres de l'UA à mettre en place des lois qui protègent les victimes du terrorisme, M. Madeira a répondu : «Un texte allant dans ce sens sera remis à la commission paix et sécurité. Une fois examiné, il sera déposé pour discussion au niveau du sommet des chefs d'Etat, afin d'en faire une résolution. Nous avons beaucoup parlé des victimes du terrorisme, mais c'est la première fois que nous les entendons parler. Cela a été très fructueux. Pour elles, l'impunité est la pire des choses. La justice seule peut guérir les blessures.»M. Madeira affirme que la prise en charge des victimes des actes terroristes «limitera le nombre des extrémistes et militants djihadistes» et permettra «d'éviter que cette catégorie vulnérable de la société ne se radicalise faute d'une justice équitable». Selon lui, il est nécessaire que «les victimes ainsi que leurs familles soient soutenues, aidées et indemnisées. Elles doivent être prises en charge psychologiquement et bien intégrées afin qu'elles puissent participer pleinement aux efforts de leurs Etats en matière de lutte antiterroriste». Le directeur du Caert plaide également pour «une participation plus effective des médias dans la stratégie de lutte contre le terrorisme au niveau national».A signaler que ce symposium est le premier que l'Union africaine consacre exclusivement aux victimes du terrorisme. Il s'est déroulé au siège du Caert à Alger, et a regroupé plusieurs participants, dont des journalistes, des victimes du terrorisme, des experts de la lutte antiterroriste venus de nombreux pays africains ainsi que des bailleurs de fonds du continent.




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