Algérie

Vers la création d'un bloc maghrébin pour l'importation et l'exportation de céréales



Vers la création d'un bloc maghrébin pour l'importation et l'exportation de céréales
Le nouveau président de l'Union des paysans maghrébins, Mohamed Alioui a préconisé la création d'un bloc maghrébin uni pour l'importation et l'exportation de céréales ainsi que l'échange des excédents de production dans la région pour réduire "la dépendance" alimentaire.
Intervenant à l'ouverture du 2eme congrès de l'Union, M. Alioui a indiqué que les blocs qui ont émergé dans l'environnement de la région ont fait "des pressions" sur les pays à travers la libération de leurs échanges commerciaux et l'affaiblissement" de la position de négociation d'où la nécessité de créer un bloc maghrébin de coopération économique pour faire face à ces défis.
La réalisation de cet objectif est tributaire, a-t-il dit, d'une législation "adéquate et préférentielle" entre les pays du Maghreb pour réduire la facture de l'importation et la valorisation du produit local à travers l'échange des excès de production.
Il a estimé inconcevable que des pays maghrébins continuent d'importer des produits agricoles en dehors de la région alors que des pays voisins ont un excédent en matière.
La création de ce bloc permettra en outre de barrer la route devant "la contrebande" le commerce parallèle qui "gangrène les économies de la région".
M. Alioui a par ailleurs estimé que le rapprochement entre les pays de la région qui constitue "un cadre nécessaire voire indispensable" devra créer "une meilleure synergie entre les politiques agricoles de ces pays" en leur permettant de se libérer de la dépendance alimentaire.
"Nous n'avons qu'à regarder autour de nous : des pays, bien que n'ayant aucun dénominateur commun, sont parvenus à créer des blocs forts et influents sur la scène internationale", a-t-il encore soutenu.
Il a par ailleurs estimé que ce bloc sera créé sur la base de la coopération, de l'égalité, du respect mutuel et de la valorisation des expériences réussies ainsi que le renforcement du commerce entre les pays de la région.
De son côté, le secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Said Mokadem a souligné que le secteur agricole de la région faisait face à la concurrence étrangère en raison notamment de la libéralisation des échanges et la hausse de la demande au niveau local ainsi que le changement du mode de consommation d'où la nécessité, a-t-il dit, de redoubler d'efforts pour augmenter la production en respectant les normes de qualité.
Il a rappelé dans ce contexte que les pays de la région accusaient un déficit structurel en la matière, les terres arables ne dépassant pas 3,7% de la superficie globale. La région du Maghreb souffre également d'un déficit en matière de céréales, a indiqué M. Mokadam précisant que la production locale de la Libye ne représentait que 10% des besoins alors qu'elle est estimée en Mauritanie, en Tunisie et au Maroc respectivement à 30, 40 et 60%.
Il a précisé que la sécurité alimentaire au Maghreb constituait un enjeu stratégique au regard de la dépendance et des ressources limitées, ajoutant qu'aucun pays n'était en mesure de se débarrasser de ce déficit structurel seul.
"Il est temps de consacrer le rapprochement géographique et culturel par un rapprochement économique qui contribue à concrétisation de l'édifice du Maghreb arabe en tant que projet civilisationnel et stratégique".
Le président de l'union des paysans tunisiens, Ahmed Djaballah a appelé, de son coté, à la révision des cadres législatives au sein des pays de l'UMA pour dynamiser les mécanismes d'une action commune, maîtriser l'exploitation des ressources naturelles et hisser le niveau des échanges commerciaux en matière d'agriculture et de pêche.
Pour sa part, le président de l'union des paysans marocains, Hadj Mahdi Benkadour, a déclaré qu'à "l'ère des rassemblements, la création d'un ensemble maghrébin dans le domaine de l'agriculture est inéluctable".
Le président de l'union des paysans et des éleveurs libyens, Abou Hala Ahmed, a indiqué qu'il "est grand temps de lever les obstacles auxquels fait face l'agriculture au Maghreb à travers la concertation et l'échange d'expériences".
Les unions des paysans du Soudan et de l'Egypte ont formulé une demande d'adhésion à la région du Maghreb "pour réaliser des objectifs et intérêts communs avec les pays de la région", selon le président des associations égyptiennes, M. Mamdouh Hamada.
Le représentant personnel du premier ministre, Sid Ahmed Ferroukhi, a affirmé que cette conférence offrait "une opportunité qu'il convient de saisir pour rapprocher et unifier les politiques maghrébines concernant toutes les questions qui intéressent les paysans de la région".
Il a estimé que le secteur public avait la responsabilité de renforcer la coopération maghrébine affirmant que la conférence constituait "un cadre organisationnel et une plate-forme de coopération" pour promouvoir les échanges existants actuellement.
APS
Tweet
Partager


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)