Algérie

Vers l'impasse, allègrement...



Vers l'impasse, allègrement...
Si l'on résume les messages alarmistes de Liamine Zeroual et Mouloud Hamrouche, le système politique algérien se dirigerait droit dans le mur. Le système ayant fini par perdre le contrôle de sa trajectoire, faute de "projet national". Si les choses se maintenaient en l'état, la collision risquerait d'être dévastatrice. Et, "le jour d'après", il ne resterait plus qu'à refaire un pays à partir des débris de l'actuel.Le moment est donc venu, pour éviter au système d'imploser et d'emporter le pays avec lui, de passer à autre chose. Ou, tout au moins, celui de le sanctionner gravement, voire de "faire des victimes". On a pu le constater, le système a donné des signes d'effritements de sa cohésion ; son fondement principal, l'Armée, a subi des estocades visant à remettre en cause son rôle de pivot le concernant.La facette qui s'exprime au nom de ce système n'est, cependant, pas de cet avis : tous les signes, souvent subliminaux et parfois clairs qu'elle nous adresse, visent à nous convaincre du fait que le pouvoir est en train de subir une mutation et de "s'enciviler". Elle est même partie, allègre, en croisière fêter la révolution annoncée du 17 avril. Et, l'ardeur et l'assurance avec lesquelles les apôtres du "quatrième mandat" mènent leur campagne pour une prolongation de régime ne laissent aucun doute sur leur résolution : ils y vont, même s'ils ne sont pas suivis. Et pour bien montrer que la cohésion du système est intacte, ils engagent l'Etat tout entier dans l'entreprise : ses hommes, ses institutions et ses ressources. Ils marchent vers leur victoire programmée avec une insouciance de promeneurs. Tout est prêt, dit-on, même le taux de participation et les quotas des lièvres.Les défenseurs du régime Bouteflika veulent nous faire croire qu'il est possible d'"enciviler" un système autoritaire. Or, son autorité est, par nature, basée sur la force physique et le contrôle policier de la société. Et ces procédés sont, dans le cas algérien, soutenus par la pratique étendue de la sujétion clientéliste. Il n'y a qu'une manière d'"enciviler" un système autoritaire, c'est de le démocratiser. Mais, au lieu de cela, l'alternative qui s'impose à nous a la forme d'un pouvoir enclin à une gouvernance dissolue reposant sur le bâillonnement de l'expression citoyenne et le financement de l'obédience.Ce dont on peut convenir avec Zeroual et Hamrouche, ce sont les signes annonciateurs de l'aggravation de l'état déjà critique du pays, de son économie, de son école, de sa santé, de ses institutions, de sa cohésion sociale, etc. Mais, ces menaces ne semblent pas intimider un pouvoir préoccupé par son seul avenir immédiat. Trop occupé qu'il est à l'organiser pour trouver la ressource d'imaginer un projet pour le pays.Tout ce qu'il conçoit de l'après-17 avril, c'est que la rente soit encore là pour financer sa survie dont il n'estime même pas le terme.À l'aveugle. Jusqu'à l'impasse. Le système a peut-être fini par produire sa fin. Mais, comme il est formaté pour s'auto-entretenir, il n'est pas qualifié pour produire son propre dépassement. Qui s'imposera à lui. Avec l'espoir qu'il n'en coûtera pas trop au pays.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




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