Algérie

Vers des mesures d'apaisement plus larges '



Immense soulagement au sein des familles des lycéens incarcérés pour fraude au baccalauréat. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, hier, la libération de soixante jeunes emprisonnés depuis la mi-juin dernier. Cette mesure pourrait être suivie par d'autres décisions en faveur de l'apaisement, avant l'Aïd el-Adha.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le 23 juin dernier, la nouvelle de l'incarcération de dizaines de lycéens pour tentative de fraude lors du baccalauréat avait choqué l'opinion nationale et entraîné une série de condamnations mais aussi d'appels à la libération des mis en cause.
La décision de placer sous mandat de dépôt ces jeunes pris en faute durant l'examen était surtout inédite dans un pays où la peine extrême appliquée dans ce cas de figure se limitait habituellement à une exclusion ou une interdiction de repasser le bac durant une période de cinq années, une sanction jugée largement suffisante par les pédagogues qui se basent sur les expériences universelles enregistrées en la matière. L'usage de la prison dans ce cas de figure a, de ce fait, été perçu comme étant une très grosse erreur, s'insérant davantage dans une logique répressive que dans une optique de corriger des adolescents pris en faute.
Dans un communiqué publié (le 23 juin dernier), le ministère de la Justice, alors chapeauté par Belkacem Zeghmati, annonçait que les mis en cause étaient poursuivis pour «diffusion de sujets d'examen et de corrigés types du bac, par le biais de moyens de communication à distance». La même source établissait également le nombre des concernés à soixante-deux personnes parmi lesquelles vingt-huit avaient été condamnées à cette date à des peines de 6 mois à 3 ans de prison ferme. Sept autres candidats ont été placés sous contrôle judiciaire. La présentation devant la justice de ces soixante-deux personnes s'est effectuée à travers quinze wilayas du pays.
Moins d'un mois après, Abdelmadjid Tebboune ordonne donc la libération de tous les concernés. Dans un communiqué publié hier après-midi, le ministère de la Justice annonçait cette fois que cette décision avait été prise à l'occasion de l'Aïd el-Adha, et que l'institution judiciaire s'attelait, elle, à mettre en place tout le processus réglementaire devant permettre à ces jeunes de « rentrer chez eux auprès de leurs familles».
Des sources bien au fait de la situation laissent entendre que cette mesure sera suivie par d'autres décisions allant dans le sens de l'apaisement. Elles devraient concerner les personnes poursuivies dans des activités liées au Hirak. À la veille de la célébration de la fête de l'Indépendance, le chef de l'Etat avait déjà prononcé une grâce amnistiante en faveur des personnes incarcérées pour «des faits liés à des attroupements et autres actes qui y sont liés». Elle concernait dix-huit personnes. D'autres libérations pourraient donc suivre et concerner les personnes incarcérées pour d'autres motifs mais toujours liés au Hirak.
Selon le CNLD (Comité national pour la libération des détenus), près de trois cents personnes se trouvent actuellement incarcérées à travers le territoire national. Une décision en faveur de leur libération sera incontestablement interprétée comme étant un geste d'apaisement dans un climat tendu, profitable aux desseins du néo FIS (Rachad), qui s'agite à l'extérieur.
A. C.


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