Algérie

Vers des actions quotidiennes



À l'affût de la moindre information et de détails qui concernent le mouvement populaire, l'internaute algérien ne "désarme pas" devant le mépris du pouvoir, qui continue à ignorer ses aspirations en voulant à tout prix lui imposer une élection présidentielle qu'il rejette complètement. Sur les réseaux sociaux, les appels fusent de toutes parts, dénonçant un scrutin biaisé d'avance, tout en formulant des actions à même de bloquer ce "passage en force". Les propositions, qui diffèrent les unes des autres, se rejoignent, en définitive, dans la seule et unique volonté du peuple à vouloir "changer les choses".Le processus enclenché par le hirak, qui a déjà fait son chemin, a rendu les choses claires pour le peuple algérien qui se dresse, aujourd'hui, comme un seul homme pour faire entendre sa voix et continuer à le faire savoir lors des marches les mardis et vendredis, mais aussi à travers les réseaux sociaux. La force de ce mode de communication a déjà prouvé son efficacité. Tout au long de la semaine, les vidéos et les messages partagés sur les principales pages soutenant le mouvement ou sur les comptes particuliers ont pour mot d'ordre "Non à l'élection de la honte".
Les Algériens sont également convaincus que le mouvement qui doit rester pacifique doit adopter d'autres modes et actions de protestation et monter en cadence. Certains appels vont dans le sens de la "désobéissance civile" sans séduire des masses, contrairement à la grève qui fait réellement son chemin, qu'elle soit sectorielle ou générale. D'autres font circuler des pétitions. Mais l'idée qui semble avoir le plus d'échos est sans nul doute cet appel qui prône une plus grande mobilisation.
Il s'agirait de ne plus se contenter de sortir uniquement le vendredi, mais d'occuper la rue durant toute la semaine qui précède l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain. Une référence évidente au 11 décembre 1960, date à laquelle les Algériens sont sortis en masse pour manifester en faveur de l'indépendance de l'Algérie et qui a duré une semaine.
"Nous serons nombreux le 11 décembre prochain à occuper la rue pour libérer l'Algérie une seconde fois. L'élection ne peut avoir lieu, car il s'agit pour l'Algérie d'aller vers le projet d'un Etat démocratique véritable où la source du pouvoir est le peuple", insistent les citoyens dans leurs commentaires, sachant pertinemment que le problème ne réside pas dans la personne du "Président". Les Algériens ont compris qu'il est vital de s'affranchir d'un système complètement dépassé et en déphasage avec les aspirations du peuple.
Ce même système qui persiste dans sa politique de déni en poursuivant son projet d'élection, en faisant, également, dans l'intimidation. Face à cela, le peuple reste digne tout autant que le sont les détenus d'opinion et comme l'a été Lakhdar Bouregâa dans son message à la veille du 1er Novembre. "Ce qui se joue depuis le 22 février dernier ne peut que finir par permettre aux Algériens de reprendre leur destin en main", insiste-t-on sur les réseaux sociaux.

Nabila Saïdoun


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