Vérités sur l'immigration

La politique migratoire de l'Europe, qui vise depuis quelques années à fermer hermétiquement ses frontières, pour bloquer les flux des migrants, réguliers et irréguliers, arrive-t-elle au bout de sa logique ' Car, en parallèle aux dispositifs de la fermeture des frontières, on n'en finit pas d'accueillir des dizaines de milliers de migrants ! Il y a eu des réfugiés syriens, qui ont été accueillis, en 2015, par milliers, en Allemagne, en Suède et ailleurs en Europe. Plus près de nous encore, la guerre en Ukraine a donné lieu à un exode massif des populations qui fuyaient la guerre, et là encore, ce sont toujours les pays européens qui ont ouvert leurs frontières pour les accueillir, par milliers. En sus de milliers d'autres migrants clandestins qui «brûlent» ces frontières européennes quotidiennement. Malgré cette vérité, l'Europe continue encore et toujours de parler de «réponse forte» face à la pression migratoire. Quelle «réponse forte» alors que les migrants ne rencontrent pas de gros ennuis ou des empêchements impossibles à surmonter pour rallier le vieux continent par les routes migratoires (routes de la Méditerranée orientale, occidentale et centrale, ainsi que la route de l'Afrique occidentale), dont la réputation révèle en vérité l'état poreux de ces frontières. Jusqu'à quand pourrait-on ignorer cette vérité ' Mais, quoi qu'on fasse, cette vérité heurte les gouvernements en Europe, qui avouent timidement qu'ils sont contraints de regarder autrement cette immigration, à travers le changement des lois sur l'immigration, introduisant plus de souplesse pour ouvrir la porte à l'immigration choisie, comme c'est le cas en France, où la nouvelle loi sur l'immigration accorde des titres de séjours pour les «métiers en tension». Un aveu du besoin impérieux d'immigrants ' Le besoin d'immigrants pour occuper les métiers en tension est criard dans le secteur de la Santé et ailleurs, ainsi que le besoin en cerveaux, qu'on ne rechigne pas à accueillir à bras ouverts sans aucune formalité juridique. Et, l'Europe, avec le faible taux de natalité qui est le sien, auquel elle fait face d'une manière continue, sera dans la contrainte ces prochaines années d'accueillir jusqu'à 50 millions d'immigrants pour combler le déficit démographique et équilibrer la population active dans tous les secteurs d'activité d'ici 2050. C'est un rapport de l'ONU qui met en évidence cette vérité, en étalant son étude sur une période allant de 2000 à 2050. L'Allemagne, particulièrement, a commencé assez tôt à accueillir des immigrants pour faire face au vieillissement de sa population et la faible natalité. L'argument humanitaire a été avancé par les autorités allemandes lors de l'accueil du plus gros lot de réfugiés syriens en Europe, en 2015, mais il y a dans le fond de cette bienveillance une vérité sociale et économique qui vise à établir dans le moyen et long terme l'équilibre de la population active, et qu'on ne peut cacher. Il reste ces mouvements extrémistes dans les pays européens, animés par la haine et le sentiment raciste, qui ne comprennent pas encore que l'accueil des immigrants n'est pas un service qu'on rend à l'autre mais à soi-même.