M Abdelaziz Belkhadem est revenu lundi dernier sur les objectifs assignés au prochain sommet arabe que l?Algérie abritera du 22 au 23 mars prochain. A bien l?entendre, cette rencontre devrait sortir des sentiers battus et revêtir un caractère extraordinaire puisqu?elle doit adopter le programme de réforme de la Ligue arabe. Une organisation vieille, il est vrai, mais dans son cas, il ne saurait être question de limite d?âge. C?est un non-sens. Cela reviendrait à justifier à tout prix son inertie car, en réalité, elle est l?otage de la règle du consensus et de calculs étroits. Trop même, puisque M. Belkhadem déclare refuser que la Ligue arabe devienne une annexe du ministère égyptien des Affaires étrangères. Autrement dit, qu?elle serve la politique égyptienne uniquement. Au regard de telles accusations, il est difficile de parler d?inefficacité ou de blocage. C?est l?inverse qui est vrai. Et en ce sens, le chef de la diplomatie algérienne n?a fait que revenir sur un sujet qui lui tenait à c?ur et qu?il avait commencé à évoquer au Caire même au mois de septembre dernier. Autant de vérités que M. Belkhadem avait assénées et qui ne plaisaient pas à tout le monde, comme en témoignent les réactions souvent suscitées. Comme les Egyptiens qui refusaient de perdre le secrétariat général et l?organisation d?une manière globale. Il n?est pour cela que de se rappeler dans quelles conditions celle-ci avait été déménagée - ou rapatriée, dirait-on - de Tunis vers Le Caire, alors que le monde entier avait le regard braqué sur la première guerre américaine contre l?Irak en 1990. Pourtant, la Ligue arabe, née bien avant l?Union européenne et d?autres organisations régionales, mérite mieux et plus que des discours. Au bout de soixante années d?existence, elle subit les relations internationales. Elle n?a plus cette capacité d?il y a trente ans à en être un acteur majeur. La Ligue arabe, ce ne sont bien plus que des murs et des postes. Pour le prestige ? Allons donc, cette mainmise permet d?en contrôler le fonctionnement. Au bout du compte, elle est devenue une coquille vide. Mais, finira-t-on par s?interroger face à tant de gâchis, est-il possible de secouer le cocotier et remettre les choses à leur place ? Bien sûr que si.
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Posté Le : 05/01/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com