Rue Larbi Ben M'hidi, c'est tout le temps le rush, comme c'est le cas dans les magasins moins « huppés » de Bab El Oued et de Belcourt. C'est en faisant plusieurs fois quelques boutiques de vêtements que les familles se décident, avec toujours l'appréhension de se vider les poches sans pour autant « se couvrir ».« Les pantalons sont à plus de 800 DA, tout est cher. Rien que pour habiller la toute petite de 8 ans et demi, j'ai failli me ruiner », affirme Lamine, qui assure ne pas trop savoir que faire lui qui est « père de toute une marmaille ». C'est à une véritable gymnastique qu'il se livre à chaque rentrée scolaire. L'exercice est encore plus terrible cette année, avec des dépenses supplémentaires inhérentes, précise-t-il tout contrarié, au mois de Ramadhan qui oblige le commun des Algérois à de sacrées dépenses. Le même langage ou presque est tenu par tous les pères de famille mais aussi les mères. Nombreuses à faire les étals et les échoppes de la rue de la Lyre à la Basse-Casbah, « à la recherche de la moindre occasion » de dénicher un beau pull ou un pantalon pas trop cher mais, relèvent-elles toujours, « qui va tenir longtemps ». Nadia, nouvellement résidante des tours des Bananiers, n'y croit pas.« J'en est fait l'amère expérience. Rien de ce qui est exposé ne peut tenir au bout de deux trois opérations de lavage. Le made in China reste abordable mais ne peut tenir longtemps », relève-t-elle en disant en kabyle : « Dhayen irekhssen akifelsen », c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas payé cher conduit inéluctablement à la faillite. « Puisqu'on est souvent obligé d'acheter la même chose plusieurs fois. La bourse se vide à coup sûr », poursuit-elle. Reste que durant ce mois de dépenses « outrancières », seuls quelques vendeurs informels tirent leur épingle du jeu. Longtemps cantonnés dans les ruelles, ces commerçants d'un jour font leur apparition sur la rue principale encombrée toute la nuit. « C'est là que viennent les familles. Dans les magasins, ils ne font que passer », assure un commerçant en habillement qui relève que les vendeurs à la sauvette, qui ne se sauvent plus, lui font de la concurrence déloyale. « L'offre pourtant n'est pas la même et les prix sont plus élevés. »Pourtant, des magasins « réglo » ont su attirer une clientèle moyenne qui se décide à délier sa bourse. « J'ai pu m'acheter quelques vêtements à moins de 5000 DA. Pour la qualité, on va attendre un peu », lance un client d'une boutique de la rue Hassiba, devenue un véritable fripe-land. On y trouve de tout et à tous les prix.
Posté Le : 27/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com