Relaxe pour les 37 accusés
Le verdict tombe. La cour a tranché, hier, dans le procès en appel dit du séisme de Boumerdès.
Le verdict rendu est la relaxe pour l’ensemble des inculpés, soit les 37 accusés dans cette affaire portant le n°3906.Toutefois, contrairement au procès de première instance, où le verdict était annoncé dès 9h tapantes, cette fois, l’attente fut prolongée et plutôt longue pour certains. 10h passées, le verdict n’est pas encore tombé. Collés aux sièges de la salle, les accusés comme les avocats, gagnés par le suspense, scrutent l’apparition du juge, en l’occurrence Nouisar Amar, président de la chambre correctionnelle près la cour de Boumerdès.La cloche retentit à 10h 30, quand le président de l’audience et son staff rentrent enfin. Les présents, dans une salle archicomble, se mettent debout. Le juge fait d’abord l’appel des 37 accusés avant de procéder à la lecture du verdict. Il est signifié que les demandes des victimes ayant fait appel ont été acceptées dans la forme et rejetées dans le fond par la cour.Cessation de poursuites judiciaires à l’encontre de l’accusé Boulakakez Hamoud au motif que l’intéressé est décédé. Restitution du passeport confisqué à l’accusé Yesri Mhenni. Ce dernier, pour rappel, a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme assortie de 50.000 DA d’amende, en première instance. Et enfin, relaxe pour tous les accusés. Ainsi, le sévère réquisitoire du parquet général n’était pas suivi par la cour.Le verdict rendu s’aligne plutôt sur les plaidoiries de la défense qui a battu en brèche, tout au long des neuf jours du procès, les demandes du représentant du ministère public. Ce dernier, à titre de rappel, avait requis une peine allant de 2 à 3 ans ferme, assortie de 10.000 à 20.000 DA d’amende contre les 27 accusés parmi les ingénieurs du CTC et du BET et les entrepreneurs ainsi qu’un chargé de projet. Pour les maîtres de l’ouvrage, globalement la relaxe prononcée par le tribunal préliminaire a été confirmée par la cour, hier. Concernant les victimes ayant fait appel, elles sont en nombre minime par rapport au nombre total de victimes cité, qui dépasse les 200. Leurs demandes de dédommagements tombent du fait de la relaxe prononcée à l’encontre des maîtres de l’ouvrage. Cependant, ces derniers ont déjà été indemnisés par l’Etat à travers d’autres canaux. Toutefois, le juge n’a pas encore fini de lire le verdict, que des youyous fusent déjà dans la salle.Le stress de tout à l’heure a laissé place à la joie. L’épouse Serkisti, qui a subi les deux procès, laisse couler des larmes de satisfaction. Une ambiance bon enfant a régné aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle d’audience quelques minutes après l’énoncé du verdict, puisque même les klaxons ont été de la partie. Approché, Maître Ben Berrah Abdellatif dira: «Nous sommes très satisfaits de la décision rendue par la cour. Il faut rendre hommage à la cour qui a étudié le dossier, pour son courage et sa clairvoyance, loin de toutes pressions et manipulations, elle a rendu consciencieusement une décision qui restera dans les annales de la justice et qui permettra aux citoyens de reprendre confiance en la justice.» Quant à l’architecte Ouled Brahim Akli, qui a fait l’objet d’une erreur majeure de la part de la justice, il dira: «Ce procès fera jurisprudence, c’est une leçon qui s’adresse à l’opinion publique, et c’est heureux pour l’Algérie d’avoir réhabilité ses cadres qui continueront à la construire. Enfin, nous rendons grâce à Dieu et à la justice de notre pays.»
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Posté Le : 23/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com