Algérie

Ventes-dédicaces de livres : Les écrivains soumis à une autorisation de la wilaya



La censure est de retour à Tizi Ouzou, où les ventes-dédicaces de livres seront désormais soumises à une autorisation de l'administration de wilaya.Jeudi dernier, Ali Belhot, qui devait signer son dernier ouvrage en tamazight intitulé Aggegig ugudu, à la librairie privée Multilivres, au chef-lieu de wilaya, n'a pas pu rencontrer ses lecteurs en raison de l'interdiction de l'activité pour des raisons qui demeurent inconnues.
Vendredi soir, le responsable de ce haut lieu de la littérature et de la culture, Omar Cheikh, a dans un communiqué informé le public que «suite à la décision prise par les autorités, les ventes-dédicaces sont momentanément suspendues et que dorénavant ces dernières doivent être autorisées par la wilaya.
De ce fait, il est porté à la connaissance des auteurs que les autorisations sont délivrées au niveau de la DRAG (la wilaya)». Cette décision intervenant quelques jours après l'interdiction absurde du journal en tamazight Tighremt édité à Béjaïa, n'a pas manqué de faire réagir les férus du livre sur les réseaux sociaux. «Il a été signifié aux gérants de l'excellente librairie Cheikh (Tizi Ouzou) que les ventes-dédicaces qu'elle organisait jusque-là (au moins) chaque samedi, ne pouvaient désormais avoir lieu que si les auteurs obtenaient une autorisation de la wilaya.
Les livres dérangent, visiblement», écrit Lynda Chouiten, écrivaine, lauréate du Grand Prix Assia Djebar du roman en langue française, pour l'année 2019. Le gérant du Café littéraire et philosophique, Malek Amirouche, dira : «C'est scandaleux. Je condamne sans ambages cette interdiction.»
Un autre internaute trouve que «cela est absurde. C'est grave !», a-t-il fait savoir dans les commentaires. Notre confrère Azeddine Bensouiyah résume cette interdiction en ces termes : «La censure revient en force.» Malik Hessas, responsable du bureau régional du RCD à Tizi Ouzou et élu à l'APW ironise : «Un pouvoir qui a peur des livres est condamné à disparaître. C'est tout de même une bonne nouvelle.»


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