Algérie

Vente des médicaments aux propriétés psychotropes, le grand cafouillage



Entré en vigueur le 4 novembre 2020, le décret exécutif 19-379 publié dans le Journal Officiel du 5 janvier dernier, fixant les modalités de vente, de contrôle administratif, technique et de sécurité des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes, connaît déjà un grand cafouillage au niveau de la wilaya de Sétif et qui pénalise davantage les malades.Ces derniers ne peuvent plus se faire délivrer auprès des officines leur traitement sur ordonnances. La plupart des médecins que ce soit du secteur public ou privé n'ont toujours pas appliqué ces dispositions et ne disposent même pas du nouveau modèle d'ordonnance médicale.
En effet, le décret soumet les psychotropes à une réglementation rigoureuse et spécifique et ces remèdes ne pourront plus être délivrés par les pharmaciens sur présentation des ordonnances habituelles, mais uniquement et exclusivement sur présentation d'ordonnances à souche de couleurs différentes et portant un numéro de série.
Plusieurs médecins exerçant dans des cabinets refusent catégoriquement l'application du décret tant que les pouvoirs publics, notamment la Direction de la santé et de la population ne leur fournit pas ces ordonnances à souche. «Nous appliquerons le décret dans la mesure où c'est la DSP qui nous fournit ce genre de formulaire. Ce n'est pas à nous, médecins, de confectionner ce type de documents», affirment-ils.
D'autres réfutent le texte et parlent de non-sens. «Faut-il souligner que les médicaments psychotropes sont, avant tout autre usage, destinés à soulager les patients en souffrance psychique. Et c'est l'objet de leur prescription. Cette nouvelle formule stigmatise le malade et ne règle pas le problème. Cette procédure complique l'acte médical d'autant qu'un registre doit être tenu par le praticien et qu'il faut le faire parapher tous les mois par la DSP (Direction de la santé)», diront-ils. Quant au Syndicat des pharmaciens (Snapo), il leur a été intimé l'ordre d'appliquer scrupuleusement le décret. Pour l'heure et en attendant le règlement définitif de cette situation, ce sont les pauvres malades qui en pâtissent.
Imed Sellami


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