Algérie

Vente dédicace du livre «Notre ami Sarkozy»



L’auteur dénonce le silence incompréhensible des officiels La maison d’édition Dar El-Maârifa a programmé, lundi dernier à Alger, une vente dédicace suivi d’un débat avec l’auteur du livre «Notre ami Sarkozy», le Dr Athmane Laouche, un ex-élu FLN à l’APW d’Alger. Ce livre, d’une centaine de pages, traite exclusivement de la loi fran-çaise du 23 février 2005 qui positive la présence française dans ses anciennes colonies. L’auteur du livre, lui même un fils de moudjahid, a voulu à travers cette contribution littéraire apporter sa pierre à l’édifice dans le combat mené par certains nationalistes qui rejettent en bloc le texte de loi tant décrié au moment où les autorités et le gouvernement passent sous silence la loi et principalement son article 4 qui autorise désormais l’école française à «enseigner les bienfaits de cette colonisation, eux enfants français». Cette rencontre littéraire a été rehaussée par la présence de la moudjahida Louisette Ighilahriz, torturée par le général Aussaresses, le chef historique Lakhdar Bouregâa, l’ancien ambassadeur en Syrie et ancien ministre, Kamel Bouchama et d’anciens députés et élus. Dans son livre, l’auteur dénonce «le silence incompréhensible» de certaines parties officielles et avoue son étonnement devant l’indélicatesse avec laquelle la France officielle de Nicolas Sarkozy, pourtant reçu en «grandes pompes» à Alger, a pondu une loi qui glorifie sa présence coloniale dans ses anciennes colonies et passe sous silence les «exactions et autres massacres» perpétrés contre les populations autochtones. S’ensuivit alors un débat à bâtons rompus avec l’assistance qui a tenté de comprendre les motivations de l’auteur et son objectif à publier un tel brûlot sur le président de la République française. «Une réédition en arabe est prévue au courant du mois d’avril prochain» a promis l’auteur du livre qui espère toucher le maximum de lecteurs. A titre de rappel, l’article 4 de la loi du 23 février 2005, votée par le parlement français le 23 février dernier, a été proposée par l’actuel ministre des Affaires étrangères, Phillipe Douste-Blazy, ainsi que par le député de l’UMP, Jean Léonetti, le 05 mars 2003 et approuvé par 115 députés, tous de droite, comporte un article unique qui stipule: «L’œuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de la présence française est publiquement reconnue». Le second alinéa ajoute que «les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit». Dans l’exposé des motifs présentés par ces deux personnalités devant les parlementaires français, il est également indiqué qu’après «plus de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, les plaies infligées par ce conflit ne sont pas complètement cicatrisées chez ceux qui ont, des deux côtés, vécus ce drame». Après un bref rappel de l’histoire de la présence française en Algérie, le texte résume cette présence en deux périodes, celle qui s’est déroulée entre deux conflits: la conquête coloniale de 1840 à 1847, et «la guerre d’indépendance qui s’est terminée par les accords d’Evian en 1962". Selon les deux rapporteurs de la loi, «la République (française) a apporté sur la terre d’Algérie son savoir-faire scientifique, technique et administratif, sa culture et sa langue, et beaucoup d’hommes et de femmes, souvent de condition modeste, venus de toute l’Europe et de toutes confessions, ont fondé des familles sur ce qui était alors un département français». Et d’ajouter que «c’est en grande partie grâce à leur courage et leur goût d’entreprendre que le pays s’est développé. C’est en grande partie grâce à eux que malgré les souffrances, les malentendus, les drames et les luttes fratricides, les deux pays restent culturellement et profondément liés». Tout cela est évidemment dénoncé et contredit dans le livre «Notre ami Sarkozy». Saïd Farhi


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