Vente de vêtements de marque au kilo

Le marché du vêtement connaît, ces derniers jours, une nouveauté. C'est la vente au kilo dans des magasins spacieux, et par endroits, dans des hangars qui accueillent grand monde. Ce sont des endroits devenus connus par le grand public, car généralement médiatisés par le biais des réseaux sociaux.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Sur le plan de la qualité des produits il n'y a rien à redire, puisque la griffe renseigne sur les grandes marques en provenance des pays européens, essentiellement la France, l'Italie ou encore l'Espagne à titre d'exemple, et parfois l'étiquette du vêtement indique les enseignes mondiales les plus connues.
Ce nouveau commerce a commencé à voir le jour à Alger dès le début du mois de mai, mais s'est largement propagé à Alger-Centre, dans la périphérie et, selon des témoignages, il commence à prendre de l'ampleur à travers les autres villes du pays, à l'instar de Bordj-Bou-Arréridj et Sétif. On y propose l'habillement pour les deux sexes et tous les âges, des chemisiers, des pulls, des sous-vêtements, des chaussures, des sandales, passant par les chaussettes, les baskets et les maillots de bain. Il ne s'agit pas d'écouler de la marchandise déclassée, ni de stocks de l'année dernière ou de soldes, mais d'habillement dernières tendances et de haute qualité.
C'est ce qui ressort des témoignages des clients. La marchandise est étalée sur des étagères et alignée sur des présentoirs. Sur chaque étal, une balance électronique est mise à la disposition de la clientèle, et les pièces sont vendues au poids, loin du négoce.
Pour une mère de famille, au fait de la qualité des produits, ces commerces offrent l'opportunité de s'habiller à la mode et à petits prix, car, selon elle, il ne s'agit pas de produits contrefaits.
Parmi les espaces les plus connus et les plus spacieux, figure celui situé à l'entrée de Dergana, un hangar très spacieux qui accueille grand monde, et où l'animation du parking automobile témoigne bien de l'engouement qui y règne. La clientèle provient de toutes les régions de l'Algérois.
Les personnes questionnées affirment qu'elles ont pu obtenir l'adresse grâce aux réseaux sociaux, alors que pour d'autres, c'est le bouche-à-oreille qui a fait le reste de la publicité autour de ces nouveaux commerces. En effet, pour un père de famille, il suffit de se brancher sur les réseaux sociaux pour gagner aisément les lieux puisque même l'itinéraire est indiqué. Une dame estime que l'attrait autour des vêtements de marques étrangères est irrésistible, tant les réductions sont largement perceptibles.
Pour certains effets vestimentaires, ils reviennent à moitié prix, comme la chaussure fixée à 3 500 DA le kilo, autrement dit la paire revient aux alentours de 1 500 DA, tout comme d'ailleurs les sandales femmes de marque. A la pesée, un pull revient à moins de 1 000 DA, pour un coût de 2 500 DA le kilo.
La vente de marchandise au kilo offre l'opportunité d'acquérir des paires de baskets pour garçonnets et fillettes à bas prix, estime une dame rencontrée à Dergana, à l'est d'Alger.
Les serviettes de bain reviennent beaucoup moins cher, puisqu'elles se vendent à raison de 1 200 DA le kilo, rapporte la même cliente. Pour certains témoignages de clientèle, au fait des prix qu'offrent ces nouveaux commerces de vente de marchandise au kilo, la baisse est largement perceptible, comparativement aux marchés à la criée de Baraki, de Rouiba et de Bachdjarrah qui offrent des vêtements chinois ou turques de moindre qualité.
Pour l'heure, ce qui est à remarquer, c'est que le phénomène tend à s'amplifier à travers les quartiers d'Alger avec une enseigne extérieure « vente de vêtements européens à la pesée ».
Nous aurions souhaité recueillir des détails sur ces nouveaux commerces auprès du président de l'Association nationale des consommateurs afin de se renseigner sur la provenance des produits et du mécanisme de commercialisation, mais toutes nos tentatives pour le contacter sont restées vaines.
A. B.