Vente de téléphones portables : Un commerce en vogue

Comme partout ailleurs, la vente de téléphones portables fait de plus en plus florès dans la capitale de la saoura, région désertique à  vocation purement touristique, qui assiste ces dernières années à  la réduction de la distance qui séparait ses différentes localités consécutivement à  l'introduction de ce moyen efficace de communication. Ce commerce en vogue ne cesse de se développer, surtout que chaque personne possède son propre téléphone portable. En cette saison printanière, au chef lieu de Bechar, chaque jour que l'eternel fait, la placette dite jet d'eau fourmille de vendeurs et d'acheteurs de mobiles. D'ailleurs, les passants reconnaissent de loin les vendeurs qui veillent sur les mobiles, comme sur une denrée rare en raison de flibustiers qui rodent aux alentours. Jeunes et moins jeunes s'installent aux abords de ce lieu de négoce, une fois le soleil commence à  décliner et la fraîcheur à  reprendre ses droits. Sur place, tous les goûts sont satisfaits, d'autant plus que dans ce marché à  portables, toutes les marques sont disponibles en plus, bien entendu, des prix relativement abordables proposés par les vendeurs. La fraîcheur vespérale aidant, on assiste à  un véritable rush sur la placette qui se remplit à  mesure que  vendeurs, acheteurs et badauds arrivent, les uns pour vendre, les autres pour acheter alors que d'autres encore juste pour satisfaire leur curiosité. Ainsi, au environ de dix-huit heures, une foule compacte se forme comme par enchantement. Après les salutations d'usage, place au commerce. Généralement, la vente d'un portable ne se réalise qu'après négociations. Mais quelques minutes de discussion suffisent aux acheteurs qui parviennent tant bien que mal à  convaincre les vendeurs à  céder la marchandise. L'essor considérable qu'a connu la vente de portable au chef lieu de Bechar est dû en grande partie à  la situation géographique de la placette dite : Jet d'eau, un lieu rêvé pour ce genre de négoce.  En effet, située au cœur de la capitale de la saoura, et, par conséquent, susceptible d'attirer beaucoup de clients, stratégique, la placette permet aux vendeurs d'écouler leurs marchandises en un temps relativement court, pour la simple raison que tous les riverains transitent par là intuitivement, devenant du coup de potentiels acheteurs. Parfois, intrigués par cette présence humaine, certains passants s'approchent des vendeurs et achètent même un portable quand une bonne occasion se présente. La majorité des vendeurs abordés précisent presque sur le même ton que cette activité, c'en n'est pas vraiment une, n'est pas aussi lucrative comme d'aucuns le pensent. A se fier à  leurs affirmations, ceux-ci gagnent tout au plus deux cent à  quatre cent dinars par portable vendu et dans certains cas la vente ne leur rapporte aucun bénéfice. En somme, c'est par besoin que ces jeunes désœuvrés ont choisi ce «commerce». A cause du chômage dont ils souffrent, certains bécharis ont recouru à  la vente de portables pour pouvoir vivre dignement. C'est le cas notamment d'Abdelkader. à  peine sorti de l'adolescence, ce dernier soutient qu'il vend pratiquement cinq à  dix unités par jour. Une vente qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Orphelin depuis l'âge de quinze ans, ce garçon fluet affirme qu'il ne cherche pas à  faire fortune en vendant des portables mais tout simplement afin d'assurer pitance à  sa petite famille. « En mon for intérieur, je sais pertinemment que la vente de portables n'est pas une activité pérenne qui me permettra d'avoir un salaire, mais en attendant des jours meilleurs, je vends les portables», déclare en substance Abdelkader.  Pour sa part, Hichem affirme que tout le monde sait que les vendeurs ne demandent pas grand-chose, même si à  chaque opération de vente, ils se montrent parfois intransigeants. Cependant, il suffit de simplement savoir négocier avec eux pour que ces derniers vendent le mobile que le client désire acheter. C'est dire que si des dizaines de bécharis vendent des mobiles sur la place publique, «c'est parce qu'ils n'ont rien trouvé de mieux».