Algérie

VENTE DE L'HOTEL «HAYAT REGENCY» D'ORAN: Les Italiens veulent conclure la transaction



Sans s'engager sur une date, la société Promeda du groupe italien Beta Soluzioni Tecnologiche affirme par la voix de son représentant en Algérie qu'elle finalisera la transaction relative à l'achat du complexe hôtelier «Hayat Regency» d'Oran en procédant prochainement au versement du montant total du coût de cet hôtel, soit 5 milliards de DA.  Selon le représentant et le conseil de cette société italienne pour la promotion et le développement en Algérie, «le directeur général de Promeda, Mario Roncali, se trouve en Italie pour concrétiser l'opération de transfert de propriété de Sarl Hayat Regency, qui est en cours. Il devra notamment procéder au transfert via la banque du montant en devises de la transaction». N'étant pas en mesure de fixer une date précise pour ce transfert du fait qu'«il s'agit d'une opération interbancaire qui porte sur une somme importante», le représentant de Promeda, dont le siège social se trouve à la cité Djamel, à Oran, assure néanmoins que «cela se fera dans les meilleurs délais». Expulsés le 28 février de cet hôtel «cinq étoiles» situé dans la périphérie Est d'Oran, après huit mois d'occupation, les Italiens tiennent plus que jamais à cet hôtel qu'ils espèrent reconquérir une fois qu'ils auront payé les 5 milliards de DA. En effet, après une série d'engagements de payement non tenus par Mario Roncali, le propriétaire de «Hayat Regency», Hadj Mokhtar Mahieddine a, fin février dernier, repris possession de son hôtel, qui est toujours en activité. Pour le groupe Beta, le promoteur du méga-projet «Voile Méditerranéenne» prévu sur la zone d'expansion touristique (ZET) de Madagh, sur le littoral Ouest d'Oran, l'hôtel n'est pas une fin en soi. En signant auprès d'un notaire un compromis de vente avec le propriétaire, grâce auquel ils ont pris possession de l'hôtel, le 2 juillet 2006, les Italiens projetaient surtout d'en faire un lieu d'accueil pour leurs cadres et ingénieurs et les différents opérateurs étrangers contactés dans le cadre de la ZET de Madegh, explique le représentant du groupe Beta. D'ailleurs, 52 jours après la prise de l'hôtel, les responsables de Promeda ont formulé une demande à la direction générale du crédit du CPA, banque qui a participé à hauteur de 54%, soit près de 2,7 milliards de DA, dans la réalisation de «Hayat Regency», inauguré le 7 novembre 2005, pour l'octroi d'un crédit exceptionnel de 4 millions de DA en prévision de l'arrivée, le mois suivant, d'un groupe de 300 touristes étrangers en provenance d'Italie. Soulignant dans cette demande que la réception de ce groupe touristique allait générer une recette quotidienne de plus de 2 millions de DA (70 euros par personne et par jour), permettant de renflouer le compte de SPA «Hayat Regency», les gestionnaires de Promeda se sont en contrepartie engagés à rembourser ce crédit bancaire en recouvrant près de 4,3 millions de DA de créances et, en outre, de verser au compte CPA de SPA Hayat Regency la totalité des recettes générées par les 300 touristes. La confirmation par les Italiens de leur «intérêt immuable» pour l'acquisition de «Hayat Regency» coïncide avec l'opposition rendue publique récemment par le CPA contre toute transaction visant le bien hypothéqué par la SPA Hôtel «Hayat Regency», dont le gérant est Hadj Mokhtar Mahieddine, au profit du CPA Oran. Cette note adressée aux notaires en premier lieu fait suite à une ordonnance rendue, le 11 mars dernier, par le tribunal d'Es- Sénia près la Cour d'Oran. Or, selon le représentant de Promeda et son conseil, cette opposition qui, du reste, est une démarche prudentielle tout à fait légitime «n'est pas un obstacle pour la conclusion de la transaction puisque le CPA recevra son argent jusqu'au dernier sou après le transfert du montant entier de l'hôtel via le circuit bancaire et par l'intermédiaire du notaire mandaté». Il est à noter que Hadj Mokhtar Mahieddine et Mario Roncali, respectivement le vendeur et l'acheteur de «Hayat Regency», ont convenu, le 1er juillet 2006, sur les conditions de payement. Ainsi, le premier responsable de Promeda s'était engagé pour le paiement par sa société de la dette du CPA, 2.707.376.518 DA, ainsi que de la quote-part de Hadj Mokhtar, soit 2.292.623.481 DA. Selon le même document signé par les deux partenaires, il a été convenu que la somme qui revenait à Hadj Mokhtar devait être payée en deux tranches, un premier versement de 500 millions de DA le 30 septembre 2006 et un deuxième de 1.792.623.481 de DA le 31 décembre 2006, avec une garantie bancaire ou une obligation cautionnée au cours du change de DA du jour, 65.000 euros plus les primes d'assurance. Cependant, Mario Roncali n'a pas tenu son engagement pour des raisons qui lui sont propres. D'autre part, les représentants de Promeda tiennent à démentir les informations faisant état de la fuite de Mario Roncali, soulignant que ce dernier s'est rendu en Italie pour concrétiser l'opération de transfert de propriété de la Sarl Hayat Regency, qui est en cours. Selon eux, «le chèque remis par Mario Roncaly à Hadj Mokhtar devait être remis à l'étude notariale chargée de la transaction». Dans une lettre d'engagement rédigée le 7 décembre 2006, Mario Roncali s'engageait à remettre à Hadj Mokhtar, 15 jours après sa signature de cet engagement, un chèque de Société Générale, d'une valeur de 500 millions de DA, représentant 10% du montant de l'hôtel. Quand le porteur du chèque se présenta à l'agence Point du Jour (Oran) de Société Générale pour l'encaissement du chèque, il découvrit que ce chèque était sans provision. Un certificat de non-payement faisant état du rejet par Société Générale de ce chèque pour défaut de provision lui fut délivré, le 21 décembre 2006, et ce conformément à la loi, notamment les articles 531 et 536 du code de commerce. Une plainte fut déposée par Hadj Mokhtar auprès de la gendarmerie nationale, section de recherches, qui donnera lieu à l'ouverture d'une enquête judiciaire pour émission de chèque sans provision contre Mario Roncali par le parquet d'Es-Sénia près la Cour d'Oran, enquête qui suit son cours, confirme le parquet général. Quant aux dégradations présumées qu'a subies le complexe hôtelier durant les 8 mois d'occupation par les responsables de Promeda, ceux-ci démentent «ces allégations», insistant sur le fait qu'«il n'y a pas eu un constat contradictoire de huissier à la remise de l'hôtel, le 2 juillet 2006, et sa récupération le 28 février 2007» et ajoutant même «avoir déboursé 319.000 euros pour l'embellissement de l'établissement».  Il n'en demeure pas moins que l'élément central de l'action judiciaire déclenchée contre Mario Roncali est le chèque sans provision. Il appartient à la justice seule d'estimer l'incidence sur la suite réservée à l'affaire d'un éventuel arrangement entre les parties protagonistes de ce contentieux, lequel demeure tributaire du payement du prix de l'hôtel.


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