Algérie

Vente d'instrument et d'accessoires de musique: Un secteur qui souffre en silence



Publié le 18.07.2024 dans le Quotidien d’Oran
par Houari Barti

L'activité de vente d'instruments et d'accessoires de musique, une activité qui a très longtemps accompagné le rayonnement culturel de la ville, traverse actuellement une des périodes les plus difficiles de son existence.

Pour les opérateurs du secteur activant sur la place d'Oran, la crise a débuté avec l'avènement de la pandémie du COVID 19. Et elle s'est inscrite dans le temps avec les restrictions nées dans le sillage des mesures adoptées par les pouvoirs publics pour réduire la facture des importations.

Résultat : un large éventail de produits fait désormais défaut sur le marché local avec une pénurie qui touche particulièrement les instruments à cordes et les accessoires et autres consommables afférant à cette catégorie, avec comme conséquence directe, une flambée de prix qui met commerçants et musiciens aussi bien professionnels qu'amateurs dans la tourmente.

A Oran, ville culturelle par excellence avec ses grands noms de la chanson, ses associations, son conservatoire de musique et son institut régional de formation musicale (IRFM), la crise devient de plus en plus insoutenable. Le secteur souffre en silence ! Selon El Ghoul Zino, dont le magasin situé au quartier de Plateau est connu dans toute la région ouest du pays, «cette situation n'a vraiment pas lieu d'être. Elle pénalise tout le monde y compris les pouvoirs publics qui se retrouvent face à un segment important de la politique culturelle du pays qui est la formation musicale, largement impacté par ce manque de moyens pédagogiques, avec un gouffre qui ne cesse, de jour en jour, de s'agrandir.»

Lui-même musicien issu d'une famille de musiciens et de luthiers très connue à Oran, le commerçant espère que les autorités révisent leur décision de geler les importations d'instruments de musique et de tout ce qui est consommable pour cette filière afin d'assurer la formation mais aussi la vitalité de cet art indispensable pour l'épanouissement de la société. «Il y a quelques années, nous avions le privilège d'exploiter la franchise Yamaha, connue pour la qualité de ses guitares d'étude. Aujourd'hui, on n'est même pas capable de fournir des jeux de corde à nos clients. C'est triste de constater qu'aujourd'hui, les rares quantités de jeux de cordes qui arrivent sur le marché sont fournis par des «commerçants du cabas», et que les gens, essentiellement des jeunes élèves en musique, se les arrachent parfois au double de leur valeur réelle.» Cette pénurie touche d'autres accessoires, pièces de rechange et consommables tels que les capodastres, médiators, clés de mécanisme, sillets, chevalets. On manque de tout. A l'exception, peut-être, des housses et autres sacoches, cette catégorie d'articles n'est pas fabriquée par l'industrie locale. L'importation demeure cependant la seule option pour répondre aux besoins du marché. Dans ce contexte, il demeure dès lors nécessaire, voire urgent, pour les différents acteurs que les pouvoirs publics se penchent sur ce dossier et sauver de la déperdition un secteur d'activité qui a longtemps contribué au rayonnement de la ville et de son aura à l'international.




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