Le Venezuela connaît une vague de protestations depuis le 1er avril et malgré les violences qui ont entouré les précédentes manifestations et provoqué la mort d'une trentaine de personnes, l'opposition a décidé une nouvelle marche vers le centre de Caracas mercredi en faveur d'élections générales anticipées, au moment où le président Nicolas Maduro a promis la veille au cours d'un discours de vaincre "la violence" et "le coup d'Etat".Les manifestants appellent à une "nouvelle marche en faveur d'élections générales anticipées" et veulent rejoindre le centre de Caracas pour protester face aux locaux du Défenseur du peuple, l'autorité veillant au respect des droits de l'Homme", selon les médias.Depuis le début des manifestations, les partisans de l'opposition n'ont pas pu arriver au coeur de la capitale quadrillée par les forces de l'ordre et la majorité des marches ont dégénéré en "heurts, pillages, échanges de gaz lacrymogènes et cocktails Molotov entre manifestants et forces de l'ordre", selon les agences.Face à cette vague de protestation, le chef de l'Etat a promis de "vaincre la violence et le coup d'Etat", au cours d'un discours mardi soir. Il a également invité l'opposition à reprendre le dialogue gelé depuis décembre, appelant le pape François à "accompagner" ces discussions.De son coté, le gouvernement a appelé la "jeunesse révolutionnaire" à marcher vers le palais présidentiel de Miraflores pour "défendre la paix", selon le Parti socialiste (PSUV) au pouvoir. Mais pour l'opposition, "ce gouvernement n'est pas tenable", selon le leader de l'opposition Henrique Capriles, ancien candidat à l'élection présidentielle face à M. Maduro, dont le mandat présidentiel exprire en décembre 2018.Economiquement, le Venezuela, un pays dépendant de pétrole qui représente 96% de ses exportations et les deux tiers de ses recettes est secoué par une grave crise économique, suite à la chute brutale des prix de l'or noir, débutée en juin 2014. Cette situation a eu des incidences, sur le vécu des Vénézuéliens affectés par des pénuries en aliments, médicaments et électricité.Le Venezuela menace de quitter l'OEAEn plus de la situation interne difficile, le président vénézuélien fait face à une pression internationale accrue.Ainsi, l'Organisation des Etats américains (OEA) doit décider mercredi à Washington de la tenue d'une réunion pour débattre du dossier vénézuélien. En réponse, le Venezuela a menacé mardi soir, via son ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez, de quitter l'OEA, l'Organisation des Etats américains: "Si l'OEA organise quelque réunion des ministres des Affaires étrangères que ce soit pour débattre du dossier vénézuélien, et ce sans l'aval du gouvernement vénézuélien, j'ai reçu instruction d'entamer le processus de départ du Venezuela" de cette institution, a déclaré le ministre.Bien avant, onze (11) pays latino-américains ont demandé à Caracas de "garantir" le droit de protester pacifiquement, un appel qualifié "d'ingérence grossière" par M. Maduro.Dans ce cadre, le président de la Colombie Juan Manuel Santos a exprimé son inquiétude quant à la situation au Venezuela: "Nous observons avec une sérieuse inquiétude la militarisation de la société vénézuélienne. (Je lance) un appel à la sagesse", a écrit le chef d'Etat colombien sur son compte Twitter.Pour sa part, l'Union européenne (UE) a condamné les violences "très regrettables" survenues lors des manifestations et appelé à une "désescalade" pour "stopper la détérioration de la situation", tandis que le le secrétaire général des Nations unis, Antonio Guterres, a demandé que "tous les efforts soient faits pour réduire les tensions et empêcher les nouveaux affrontements" dans le pays.Le bilan des manifestations est de 29 morts, a indiqué le président Maduro mardi soir dans son discours, et la procureur générale de la Nation, Luisa Ortega, a souligné que le parquet avait dénombré "437 blessés et 1.289 personnes arrêtées pour divers troubles et saccages" survenus dans cette "ambiance de crispation politique".Pour sa part, le Syndicat national des travailleurs de la presse a indiqué qu'au total " 14 journalistes ont été arrêtés et 106 agressés en quatre semaines de protestations".Les manifestations sont devenues quasi-quotidiennes au Venezuela, depuis le début du mois en cours suite à une décision de la Cour suprême de s'arroger les pouvoirs du Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition depuis fin 2015. L'opposition avait dénoncé une tentative de"coup d'Etat" et l'indignation diplomatique avait finalement poussé l'autorité judiciaire à faire marche arrière 48 heures plus tard. Le pays avait déjà connu une précédente vague de manifestations en 2014 qui avait fait 43 morts.
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Posté Le : 26/04/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz