Algérie

Vendredi, un jour de « repos total »


Le vendredi restera invariablement un jour de repos total, et ce, même après le 14 août et l'entrée en vigueur du week-end semi-universel. Les différentes déclarations et communiqués sont on ne peut plus explicites : personne ne travaillera le vendredi, pourtant premier jour du week-end. Les semaines de travail, telles que codifiées par la direction générale de la Fonction publique, débuteront donc le dimanche et s'achèveront le jeudi après-midi, accordant aux fonctionnaires des administrations et des institutions publiques des congés hebdomadaires de deux jours, vendredi et samedi. Pareillement pour les établissements de l'enseignement supérieur ; le ministre chargé de ce secteur, Rachid Harraoubia, a récemment assuré que le vendredi et le samedi seraient dorénavant le week-end estudiantin.Et « le vendredi restera un vendredi », journée de prière et de « repos officiel », durant laquelle « rien ne se fera et rien ne pourra être fait ». Les commerçants ont, dès l'annonce de ce basculement de week-end, clairement fait savoir qu'ils ne changeront rien à leurs habitudes et, de ce fait, n'ouvriront pas leurs échoppes le vendredi. De même pour les transporteurs, étatiques ou privés, qui n'escomptent pas déroger à cette règle. Les APC et daïras n'ouvriront pas, elles aussi, le vendredi. Pareillement pour la plupart des entreprises, publiques ou non, commerciales ou assurant le service public, les banques, assurances ou autres établissements financiers. L'Algérie s'arrêtera-t-elle donc deux jours durant ' Non évidemment, puisque c'est le second jour de week-end, samedi, qui sera désormais ouvrable. « Traditionnellement, officiellement et constitutionnellement, c'est le vendredi qui est jour de repos. Pour le reste, tout est négociable et sujet à conventions », affirme El Hachemi Ben Mouhoub, secrétaire national à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA).Samedi une journée ouvrableSelon l'Ugta, qui applaudit ce changement de week-end, hormis les travailleurs qui relèvent de la Fonction publique « mais qui peuvent toutefois débattre de leurs jours de repos lors de l'établissement de leur statut particulier », « l'ouvrabilité » du samedi dépend entièrement des accords, négociations et tractations qui doivent impérativement avoir lieu entre les responsables et les employés. Dans ces situations, il y a lieu d'intégrer les avantages et les inconvénients engendrés à l'entité, aux responsables, aux employés, mais aussi aux citoyens, usagers ou clients. C'est d'ailleurs ce qui a poussé certains organismes d'utilité publique à ne rien changer à leur rythme de travail « anté-week-end universel », à l'instar d'Algérie Poste. Ainsi, comme annoncé dans nos précédentes éditions, les bureaux de poste seront toujours ouverts du samedi au mercredi de 8h à 19h , affirme M. Boufennara, chargé de communication au sein d'Algérie Poste. Concernant le jeudi, les « grands » centres postaux, telle la Grande-Poste, seront ouverts de 8h à 17h, les « petits » de 8h à 12h. Cette programmation est le fruit de deux jours de discussions intensives entre les directeurs et les « partenaires sociaux » représentant quelque 29 000 agents employés d'Algérie Poste. « Plusieurs combinaisons ont été étudiées, et au final, nous avons opté pour cette formule, qui semble être la plus arrangeante pour tous », explique M. Boufennara.Particulièrement pour le million de citoyens qui se pressent quotidiennement dans l'ensemble des bureaux de poste de par le territoire national. « Certaines démarches, tel le retrait des chèques postaux, exigent impérativement des abonnés leur présence physique. En ouvrant le samedi, cela permettra aux citoyens fonctionnaires, qui ne travaillent pas en ce jour, d'effectuer toutes ces démarches. De même, cela réduira sûrement le nombre de chéquiers que nous sommes dans l'obligation de détruire mensuellement », affirme-t-il. Cet impératif « d'arranger les citoyens » semble, selon toute vraisemblance, motiver l'ouverture de nombreux commerces et magasins, agences et même les services d'état civil de certaines communes. « Au lieu de déplorer le fait que nous perdons la demi-journée du jeudi, il faut plutôt se réjouir de gagner toute une journée, celle du samedi », commente quant à lui M. Ben Mouhoub. En somme, les Algériens s'apprêtent à vivre, en sus du changement de week-end, une « inversion » du premier et du second jours de leur repos hebdomadaire, avec un samedi qui ressemblera à s'y méprendre à un jour de semaine.
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