Algérie

Vendredi sanglant au Pakistan



L’homme a pénétré par l’arrière de la mosquée et fait exploser sa bombe  au milieu des fidèles rassemblés pour la grande prière du vendredi, a expliqué à l’AFP Khalid Umarzaï, un haut-responsable de l’administration locale. Mais le porte-parole des talibans, Azam Tariq a nié toute implication de ses troupes dans cet attentat.  «Nous ne sommes pas responsables de cette attaque», assurant que ses hommes «ne ciblent jamais les civils», a-t-il déclaré à l’AFP. Mieux encore, il a accusé «Blackwater», l’ex-compagnie de sécurité américaine, rebaptisée Xe, d’avoir perpétré l’attentat de la mosquée d’Akhurwall. Alors que Sohbat Khan Afridi, un leader tribal du village où a été perpétré l’attentat a indiqué que «Nous pensons que les talibans ont perpétré cette attaque», a-t-il déclaré à l’AFP, assurant que les insurgés visaient des membres de la milice. La mosquée a été réduite à un amas de béton, seul un des quatre murs étant encore debout, a témoigné un journaliste de l’AFP. Du sang et des morceaux de chair jonchaient encore les décombres plusieurs heures après l’attaque. Depuis que les talibans ont fait allégeance à Al-Qaîda, ils ont décrété à l’été 2007 «le jihad» à Islamabad pour son soutien à la «guerre contre le terrorisme» de Washington. Près de 3800 personnes ont été tuées depuis l’été 2007 dans tout le pays dans une vague de plus de 400 attentats et attaques perpétrés par les talibans pakistanais qui ont fait allégeance à Al-Qaîda. Les kamikazes visent d’ordinaire les bâtiments officiels et les forces de sécurité mais, ces derniers mois, ils s’en prennent de plus en plus souvent aux civils, y compris dans des lieux saints, notamment des obédiences minoritaires de l’Islam au Pakistan, comme les chiites et les soufis, considérés comme hérétiques par les talibans, sunnites radicaux. Le 3 septembre, près de 60 personnes avaient été tuées dans un attentat suicide visant un rassemblement chiite à Quetta (sud-ouest). Le 2 juillet, un double attentat suicide avait fait 42 morts dans le mausolée d’un saint soufi bondé de pèlerins à Lahore à l’Est du pays. Leur fief, les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l’Afghanistan, sont devenues le principal sanctuaire dans le monde des cadres et combattants d’Al-Qaîda, mais aussi la base-arrière des talibans afghans. Les drones de la CIA y tirent quasi-quotidiennement des missiles pour tenter de tuer des responsables du réseau d’Oussama Ben Laden et des talibans afghans et pakistanais. L’armée pakistanaise a perdu plus de 2400 hommes dans les zones tribales depuis fin 2001, lorsque Islamabad s’est allié aux Etats-Unis pour pourchasser les responsables des attentats du 11 septembre. Cependant, le Pakistan est accusé par  certains responsables américains de ne pas faire assez pour tenter d’éliminer Al-Qaîda et certains talibans afghans.


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