BLIDA- Elles se présentent, tôt le matin, au marché des fruits et légumes de Souk Laârab, au centre-ville de Blida, et y prennent place. Des femmes, âgées pour la plupart de plus de soixante ans, qui proposent à la vente plusieurs sortes de plantes médicinales, une activité par laquelle elles parviennent à subvenir à leurs besoins, mais aussi à rendre service aux citoyens en quête de remèdes naturels.
Emmitouflées dans des djellabas, la tête couverte de foulards, elles s’accroupissent à même le sol, dans de petits espaces en retrait du marché et se lancent dans des discussions à peine audibles, en attendant d’éventuels clients. Le brouhaha des lieux ne perturbe guère la sérénité de ces femmes, respectées de tous dans cet espace commercial très fréquentées par les Blidéens.
Contrairement aux autres commerçants qui louent, à haute voix, la qualité de leurs produits et leurs prix afin d’attirer des clients, ces vendeuses d’herbes médicinales restent impassibles, tant elles n’éprouvent nullement le besoin "d’ameuter" les passants.
"Nous sommes connues de tous ici. Ceux qui ont besoin de ces herbes savent bien où nous trouver", lance, tout de go, Taous, septuagénaire, l’une des plus "vieilles" vendeuses d’herbes médicinales et aromatiques au niveau de ce marché.
"C’est le malade qui cherche le médicament, non? ", intervient son amie Fatma, sur un même ton d’assurance.
Pour ces femmes âgées, l’écoulement de la "marchandise" en leur possession ne pose nullement un souci, "tant la demande dépasse de loin l’offre disponible", arguent-elles.
"Le plus souvent, on parvient à vendre tous les bouquets avant midi, car ces plantes médicinales intéressent fortement les gens en quête de soins naturels ", assurent-elles.
Ces femmes démunies gagnent, en effet, leur vie à travers cette activité depuis de longues années, avouent-elles. Chaque après-midi, elles se dirigent vers les forêts de Sidi Lekbir et de Chréa pour s’approvisionner de ces herbes qu’elles proposent le lendemain matin au marché de Souk Laâreb.
Feuilles de caroubier, de genévrier, de laurier, de lentisque, de l’origan, du persil, de la menthe, du basilic, du cerfeuil, de l’estragon, du thym, sont, entre autres, les plantes et herbes fines que ces dames proposent en petits bouquets aux clients à raison de 40 dinars l’unité.
Des conseils pour l’utilisation des herbes
Ces femmes âgées ne se contentent pas de vendre des herbes médicinales. Elles prodiguent également des conseils quant à leur utilisation efficace contre certaines infections.
De par leur longue expérience dans ce domaine, elles ont acquis des connaissances leur permettant d’orienter les clients vers certaines plantes censées guérir le mal dont ils se plaignent.
"Il y a des clients qui viennent à la recherche de plantes pour soigner certaines infections. Nous leur donnons la plante qui convient avec des conseils d’utilisation", affirment ces deux vendeuses, estimant que "ce service est plutôt considéré comme un devoir moral envers les citoyens".
La disponibilité de ces vendeuses à prodiguer des conseils et à écouter les clients leur a permis d’être sollicitées par un grand nombre de citoyens.
"C’est le fruit de notre générosité!", se réjouit Fatma, avouant que certains citoyens leur offrent "des cadeaux en guise de reconnaissance".
En cette période de fin de l’hiver, les ménagères blidéennes sont en quête d’herbes fines pour la préparation du plat traditionnel dit "couscous Lahmama", ce qui booste un tant soit peu leurs affaires.
"C’est entre février et mai que nous travaillons bien. Les plantes sont disponibles et la demande est importante. Il y a des femmes qui font leur commande à l’avance pour la préparation du couscous lahmama, mais il y a aussi des personnes qui se plaignent de la grippe ou de la fièvre qui veulent se soigner par les herbes", expliquent-t-elles.
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Posté Le : 13/02/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: APS du mercredi 12 février 2014
Source : aps.dz