Vénalité, philanthropie, deux mondes pour le mois sacré

Le mois sacré du ramadhan prend le relais d'une saison estivale à  demi teinte, et on bat en retraite et  pour affronter les rentrées sociale scolaire, deux événements à  la fois, exigeant un effort financier qui coïncide avec ses dépenses. L'achat des effets vestimentaires et scolaires s'entremêlent  dans un indescriptible décompte raclant le fond de la tirelire. Les estivants, à  peine sortis de l'eau seront au rendez-vous des premières saignées financières.Qu'a cela n'en tienne !  L'effort de «guerre» est recommandé pour se maintenir au beau fixe en prévision de ces redoutables échéances. Aussi, il y a comme un air d'automne précaire qui annonce une fin de saison avant terme. Les grandes chaleurs qui dégagent leurs derniers dards font durer le plaisir du goût mi-figue mi-raisin. On ne sait pas encore sur quel pied danser.  Les  regards se portent alors vers les veillées ramadhanesques. Avec une expérience heureuse pour certains, moins bonne pour d'autres on essaie de joindre les deux bouts. Demain est un autre jour. En attendant, la mercuriale augmente, fidèle à  un rendez-vous que les hommes lui fixent annuellement.  Alors c'est dans la congélation que se tourne les plus modestes des bourses. L'Etat par des importations de viande essaie de juguler cette tendance haussière. Face à  lui, d'autres importateurs privés et des maquignons tentent de discréditer l'opération en jetant l'anathème sur la qualité du produit. Leurs soucis c'est la santé…spirituelle des algériens, dites-vous ' Que nenni ! Leur seule préoccupation c'est de faire asseoir encore plus leur monopole sur le marché. Plus prosaïquement ils veulent gagner plus d'argent, le maximum possible.  Dans ce monde vénal, il reste des oasis de bonté. Les  restaurants de la rahma sont de ceux là. C'est justement contre les effets de ces spéculations qu'ils se mobilisent  pour apporter aux gens du baume cœur. On leur reconnaîtra le mérite du bienfaiteur inconnu. Ces gens de l'ombre auront tout à  gagner. Dans la discrétion la plus totale, ils auront accompli  les vraies règles de l'Islam, sans fioritures ni tartufferie.