Algérie

Veillée d'armes anxieuse sur les marchés en attente du vote des grecs


Veillée d'armes anxieuse sur les marchés en attente du vote des grecs
[Alexis Tsipras]
Les élections en Grèce qui se tiennent ce dimanche 17 juin 2012 seront suivies comme jamais par les européens et les marchés financiers. L'issue du scrutin est totalement incertaine. Les grecs sont partagés entre l'option « raisonnable » d'une majorité conservatrice susceptible d'appliquer à la lettre les politiques de rigueur édictées par les bailleurs de fonds et celle d'un renouvellement du personnel politique par la victoire du parti de la gauche radicale.
L'Europe est inquiète, si le parti dirigé par le charismatique Alexis Tsipras opposé à l'ajustement structurel imposé à Athènes sort vainqueur dimanche soir, un vent de panique risque de souffler sur les marchés. A la veille de la réunion du G20 qui doit se tenir à Los Cabos au Mexique le 18 et 19 juin, les dirigeants des principales banques centrales se seraient mis d'accord pour injecter des liquidités massivement et de manière coordonnée pour contrer la fuite des capitaux et empêcher une illiquidité, aux conséquences catastrophiques, des banques grecques. Les économistes sonnent le tocsin. La perspective d'un rebond de la crise grecque est d'autant plus inquiétante que l'effet d'annonce d'un plan de 100 milliards d'euros de sauvetage des banques espagnoles s'est rapidement dégonflé. L'Etat espagnol est lui-même en grande difficulté et ce soutien aux banques est destiné à se transformer au soutien au gouvernement de Mariano Rajoy. Les émissions obligataires espagnoles rencontrent un accueil peu enthousiaste des investisseurs, le taux d'emprunt pour des bons à 10 ans du trésor espagnol est de 7%, un seuil inédit dans l'histoire financière du pays. La contagion semble s'étendre à l'Italie dont les comptes publics sont pourtant bien plus sains que ceux de l'Espagne. Sur les marchés en fin de semaine, le taux d'intérêt des obligations italiennes a grimpé significativement pour atteindre 6,7%.
1923 ou.... 1933 '
Face à cela l'Europe apparait plus divisée que jamais. L'Allemagne campe sur ses positions et dans une étrange déclaration, qui visait d'abord les dirigeants français, la chancelière Merkel s'est élevée contre des solutions «faciles», «rapides» et « médiocres » par opposition à l'effort de discipline budgétaire, difficile certes mais selon elle seul à même de remettre des économies fragilisées sur les rails de la prospérité. La rigidité allemande qui s'explique par le traumatisme historique de 1923, ou l'hyperinflation avait dévasté l'économie du pays, est vivement critiquée non seulement par les grecs et les français. Elle l'est aussi par les Etats-Unis dont certains économistes, référence pour référence, demandent à Mme Merkel d'évoquer plutôt 1933, année de l'avènement du nazisme...L'ambiance qui s'installe inquiète les partenaires de l'Europe, la Etats-Unis et la Chine en particulier. Le refus de Berlin d'envisager un volet de relance pour accompagner les mesures de rigueur pourrait selon de très nombreux experts aboutir à l'éclatement de la zone euro et, dans le même temps, à une récession brutale.
Merkel sous pression
Si des mesures significatives contre-cycliques ne sont pas prises rapidement, la défiance des marchés ne pourra pas être contenue et pourrait bientôt concerner la France et l'Allemagne elle-même. Car ce pays, dont les échanges avec ses partenaires de l'UE représentent 65% de son commerce extérieur, finira à son tour par payer le prix d'une contraction économique généralisée. Il est donc probable que les allemands finissent par assouplir leur position et, tout en imposant une supervision bancaire européenne par la BCE (Banque centrale européenne), concèdent le fameux volet de relance réclamé par des partenaires préoccupés par le cout social de la rigueur. La perte de pouvoir d'achat - en Irlande et en Grèce près de 20% - la dégradation des services publics et la montée du chômage constituent en effet une facture sociale exorbitante. De moins en moins d'européens sont disposés à la payer.
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