Les «cartes jaunes» remises par les concessionnaires automobiles pour la
mise en circulation des véhicules, en attendant l'établissement de la carte
grise définitive, sont depuis plusieurs semaines bloquées au niveau des
wilayas, a-t-on appris auprès de certains concessionnaires.
Des milliers de véhicules sont ainsi bloqués, au niveau du port d'Alger
notamment, en attendant la délivrance de cette carte jaune. Malgré une
instruction du ministère de l'Intérieur, adressée à toutes les wilayas
concernées pour remédier à cette situation, le problème n'a pas connu de
dénouement à ce jour. Du coup, de nombreux citoyens, qui ont pourtant payé
leurs véhicules, ne peuvent en disposer. Certains parmi eux qui ont contracté
des prêts véhicules auprès de banques ont même commencé à verser les
mensualités, avant même de prendre possession de leurs voitures.
Contactés pour avoir des éclaircissements sur le sujet, les services de
la wilaya d'Alger ont exigé une demande écrite dûment adressée au directeur de
la réglementation et de l'administration générale (DRAG). Chose faite. 72
heures après l'envoi de la demande, aucune réponse ne nous a été adressée. Le
directeur de la réglementation (DRAG) est soit «en réunion» ou «en mission»,
nous dit-on à chaque appel téléphonique. Malgré notre insistance durant trois
jours, pour avoir des explications sur ce blocage des fameuses «cartes jaunes»,
le responsable en question est resté injoignable.
Le responsable de communication de l'association des concessionnaires
automobiles algériens (AC2A), questionné à ce sujet, suggère que les personnes
qui ont payé et n'ont pas pris possession de leurs véhicules faute de «carte
jaune», soient remboursées. Mais cela concerne uniquement les personnes qui ont
payé en une seule tranche. Pour ceux dont la voiture est financée par un crédit
bancaire, le problème est complexe et il serait difficile d'imaginer un
remboursement tellement les procédures sont lentes et compliqués.
Les concessionnaires que nous avons réussi à joindre hier ne désespèrent
pourtant pas. D'après eux, plusieurs réunions ont été organisées avec les services
concernés et le problème des cartes jaunes serait en voie de règlement.
Depuis quelque temps, le gouvernement veut mettre de l'ordre au sein de
la profession des concessionnaires en imposant à ces derniers un cahier des
charges strict.
A travers un décret exécutif datant de décembre 2007 et publié dans le
Journal officiel en 2008, le ministère du Commerce a décidé d'exiger des
concessionnaires de remplir un certain nombre de critères liés notamment à la
qualification, le service après-vente, la superficie des showrooms, les délais
de livraison, etc.
Le directeur général de la direction développement industriel au sein du
département de Temmar, M. Ould Mohamedi, indique que les concessionnaires qui
fournissent les documents nécessaires disposeront, conformément à la loi, de
leurs agréments. Il fera savoir que sur les 80 dossiers adressés à la
commission du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements,
une cinquantaine «d'agréments provisoires» ont été déjà délivrés. Il ajoutera que
la commission a statué sur une vingtaine «d'agréments définitifs» dont 15 ont
été délivrés et 5 autres le seront incessamment.
«Le travail se fait normalement», a-t-il déclaré en précisant cependant
qu'aucun concessionnaire n'a saisi pour le moment la commission de recours mise
en place par son ministère. Parmi les documents exigés par la commission mise
en place par le département de Temmar, il y a le registre de commerce, la carte
fiscale et surtout la situation du personnel vis-à-vis de la CNAS. Mais certains
concessionnaires n'ont pas fourni, souligne le même responsable, tous les
documents exigés dans le cahier des charges. «Ceux qui se conforment à la loi
n'ont pas de souci à se faire», a déclaré notre interlocuteur qui avertira
cependant que même avec un «agrément définitif» le concessionnaire sera
régulièrement soumis à des contrôles.
Le responsable de communication de l'association des concessionnaires
automobiles algériens (AC2A) souligne pour sa part au cours d'une conversation
téléphonique que tous les concessionnaires affiliés à son association ont
déposé des dossiers plusieurs mois avant la date butoir fixée par le
département de Abdelhamid Temmar au 12 juin 2009. Il dira que sur les 25
dossiers transmis à la commission du ministère, seuls 8 «agréments provisoires»
ont été délivrés. D'après lui, plusieurs doléances ont été adressées par l'AC2A
mais à chaque fois, l'on leur répond que la commission est en train de siéger
et d'étudier les dossiers. «Pourquoi ces blocages», s'interroge le responsable
de la communication de l'AC2A qui souligne que le problème aujourd'hui a
«dégénéré».
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Posté Le : 14/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com