Algérie

Vaudevillesque



On n?imagine pas combien il faut d?esprit pour n?être pas ridicule », écrivait, dans ses Maximes, Chamfort Sébastien Roch Nicolas. Un propriétaire de local commercial situé à Sidi Naâmane s?échine à faire entendre raison à notre auguste administration qui excelle à faire dans l?intrigue tout en cultivant parfois l?insensé. Elle nous fait parfois goûter à des situations confuses qui donnent de la matière au théâtre de? l?absurde. Cela devient marrant, loufoque et fendant en même temps. A force de vouloir se conformer à la loi, notre administration s?emmêle les pattes et brasse de l?air. Le cas d?espèce ? c?est une première dans le bêtisier de notre administration fiscale ? est ce pauvre commerçant qui, depuis une année, tente vainement de régulariser sa situation fiscale, pour s?acquitter en bon citoyen contribuable de ses redevances. Mais il a du mal à suivre la procédure somme toute vaudevillesque. On tourne en bourrique notre commerçant qui s?escrime à démêler l?écheveau dont il n?est nullement responsable. Si, sur le plan administratif, le lieu d?activité dans lequel il exerce relève de la commune de Bouzaréah, l?inspection des impôts de ladite commune refuse de lui délivrer le certificat d?existence. On lui signifie clairement qu?il dépend de la commune limitrophe, à savoir l?inspection située dans la commune de Raïs Hamidou vers laquelle il est orienté. Il essuie un niet de l?inspecteur qui lui fait apprendre qu?il ne dépend pas de sa compétence. Il le dirige illico presto vers une autre commune attenante à l?est de l?ex-Pointe Pescade : Bologhine. Là aussi, les services des impôts lui opposent une fin de non-recevoir, car ils n?arrivent pas à situer son local ni sur leur plan fiscal ni sur la carte géographique. Prenant son mal en patience, notre bonhomme doit-il croire que son établissement se trouve sur un territoire où la frontière n?est pas encore délimitée ? En d?autres termes, un lieu non cadastré nommé no man?s land.


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