Algérie

Vaste chantier


Vaste chantier
Le scénario est désormais bien rodé : après chaque catastrophe naturelle, genre séisme ou inondation, et une fois évaluée l'ampleur du désastre et passée la panique, se pose la question de la prise en charge des victimes, notamment le relogement des familles sinistrées. Nous parlons ici du relogement et non de l'hébergement provisoire des personnes, pour lequel sont généralement mis à contribution les écoles, les tentes et autres moyens généralement mobilisés en pareille circonstance.Pour n'évoquer que les conséquences du dernier séisme en date qui a secoué la capitale, celui d'il y a deux semaines, plus de 1 000 familles qui habitaient dans des immeubles et bâtisses menaçant ruine ont dû être relogées dans l'urgence, selon les services de la wilaya d'Alger.Pour autant, les mécontents sont encore plus nombreux. Car les Algériens, y compris ceux qui habitent une résidence privée qu'ils ont eux-mêmes construite, ne peuvent se vouer, lorsque survient la catastrophe, qu'à un seul "saint" : l'état. Au reste, il en a toujours été ainsi, et dans d'autres domaines encore. Il n'est pas dans nos habitudes, encore moins dans notre culture, de souscrire un contrat d'assurance de dommages, bien que tous les propriétaires de biens immobiliers y soient juridiquement contraints depuis le séisme de 2003.Plus de dix ans après, les choses n'ont pas bougé d'un iota. D'où cette décision de lancer une campagne de sensibilisation dès septembre prochain. Mais cette opération suffira-t-elle ' Il se pose déjà un problème de faisabilité : quelle compagnie pourrait s'engager par le biais d'un contrat d'assurance avec un propriétaire immobilier qui n'aurait pas respecté les normes de construction ' Et combien de propriétaires seraient prêts à accepter qu'un expert contrôle les édifices qu'ils ont érigés sans étude préalable et sans l'avis d'un architecte ' Quand on sait que les constructions illicites, réalisées sans permis de construire ou grâce à la complaisance des autorités concernées, continuent de pousser comme des champignons même si l'état en démolit quelques-unes de temps à autre, lorsqu'on sait qu'un énorme pourcentage des bâtisses reste inachevé pendant des années, l'on ne peut que rester dubitatif quant aux chances d'une telle campagne de porter ses fruits. En matière d'urbanisme, chacun sait que le chantier est vaste, beaucoup plus vaste que l'institution d'une police d'assurance obligatoire.NomAdresse email


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