Algérie

Vaste campagne de sensibilisation dans les écoles: Baisse de l'acuité visuelle : un problème de santé publique ?



La baisse de l'acuité visuelle des enfants scolarisés est en train de devenir un problème de santé publique. Des équipes de la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d'Oran vont effectuer au cours de ce mois des descentes dans les établissements scolaires pour informer et sensibiliser les écoliers sur les dangers de la sollicitation accrue de la vision de près (Internet, jeux vidéo, ordinateur, télévision…). Les amétropies constituent, d'ailleurs, le premier motif de consultation ophtalmologique de l'enfant scolarisé. La prévalence des amétropies chez les écoliers ne cesse de progresser d'une manière inquiétante ces dernières années. Elle a enregistré, l'année dernière, une progression de +14% par rapport à 2009. Sur les 208.000 élèves scolarisés dans la wilaya, les unités de dépistage et suivi (UDS) avaient relevé 11.305 cas de baisse de l'acuité visuelle (myopie, hypermétropie, astigmatisme…). Les yeux trop sollicités vont induire souvent une baisse de la vue. Les jeux vidéo peuvent nuire à la santé des enfants. Ils sont à l'origine de la fatigue visuelle : lourdeur des globes oculaires, rougeurs, picotements, éblouissements, myopie temporaire, maux de tête. Ces symptômes risquent d'évoluer avec le temps en une baisse rapide et irréversible de la vision. Des lunettes de correction sont ainsi nécessaires. Les ophtalmologistes conseillent aux parents de surveiller attentivement leurs enfants lorsqu'ils sont devant un ordinateur ou un PlayStation notamment en veillant que la chambre soit suffisamment éclairée. Les spécialistes ont découvert d'autres pathologies associées telles que les amblyopies, les strabismes, les anomalies du fond d'Å“il, les conjonctivites allergiques. Ils avaient aussi relevé de nombreuses variétés de l'astigmatisme: astigmatisme myopique simple ou composé (direct, inverse ou oblique), astigmatisme mixte (direct, inverse ou oblique). Les examens sont menés généralement par des ophtalmologues au sein des établissements scolaires de la wilaya. Les enfants sont soumis à un interrogatoire relevant leur âge, leurs antécédents oculaires (port de verres de correction, traumatisme, chirurgie…), leur année d'étude actuelle et leur antécédent de redoublement. Il a été surtout relevé que les troubles de vision pouvaient perturber le cursus scolaire des enfants (retard scolaire, difficulté d'assimilation…). Les troubles de la vue commencent à surgir essentiellement dès les premières années de l'école à l'âge de huit et dix ans, précise-t-on.

 An 2010, 13.986 élèves présentant une baisse de l'acuité visuelle ont été dépistés à Oran, avait annoncé la direction de la santé et de la population de la wilaya. Quelque 6.080 de ces enfants dont l'âge varie entre 6 à 18 ans ont été pris en charge au niveau des centres d'optométrie relevant de la santé publique, soit un taux de 55% des cas relevés, avait souligné la chargée du programme visuel du bureau de la santé scolaire relevant du service de la prévention. Elle a ajouté que 11.098 élèves ont été orientés vers les optométristes, en estimant que cette prise en charge «est meilleure» par rapport aux années précédentes où seulement 18% des cas dépistés avaient été pris en charge. Toutefois, la responsable a indiqué que le problème d'appareillage (lunettes) au profit des enfants «reste posé» malgré les efforts déployés par la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran en matière de prise en charge des enfants scolarisés malvoyants.

 Sur un autre registre, les spécialistes de la santé oculaire préconisent une consultation ophtalmologique au moins une fois par an comme mesure préventive indispensable pour prétendre à une lutte efficace contre les déficiences visuelles. A titre indicatif, les taux de prévalence des pathologies oculaires cécitantes en Algérie obtenus grâce à une enquête réalisée en 2008 par le ministère de la Santé confirment l'urgence et la nécessité de prendre toutes les mesures préventives nécessaires. A Oran, le taux de prévalence de la cataracte dépasse les 20 %, le glaucome les 5,8%, la rétinopathie diabétique les 4,6%, la Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age (DMLA) les 2,7 % et les causes cornéennes 1,4 %. Dans ses prévisions pour 2020, le ministère de la Solidarité nationale estime à pas moins de 200.000 le nombre d'handicaps visuels en Algérie.




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