Algérie

Vassalisation consentie (III)



Vassalisation consentie (III)
Mais le monde est vaste et, outre le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, d'autres puissances régionales existent déjà çà et là, qui revendiquent elles aussi leurs zones d'influence.Par exemple la Turquie, dans le Caucase et en Asie centrale; bientôt le Japon, en Extrême-Orient et en Asie du Sud-Est ; et dans une moindre mesure, l'Inde et le Nigéria. Ces puissances de troisième rang ne mettent pas en cause l'essentiel des structures existantes. Les éventuelles modifications qu'elles souhaitent sont accessoires. L'Australie, inféodée à la fois au Royaume-Uni et aux USA, est chargée pour sa part de faire la police dans son secteur : interventions à Timor, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Iles Salomon, à Nauru, à Tonga... Dans l'organigramme du pouvoir mondial, enfin, un Etat joue un rôle assez particulier : c'est Israël, à sa création «chien de garde spécialement affecté aux pays arabes», pour reprendre une expression utilisée par le journal israélien Ha'aretz. En fait, les relations israélo-américaines sont devenues si ambiguës, surtout depuis que le tandem Bush-Sharon est sur le devant de la scène, qu'on peut se demander qui est le chien de l'autre. La puissance et l'emprise du lobby sioniste aux USA est telle que c'est pratiquement Israël qui impose ses volontés aux Etats-Unis et non plus l'inverse. Les guerres américaines au Moyen-Orient, depuis 2001, sont des guerres israéliennes menées par procuration, créant ainsi une situation absolument unique, sans précédent dans l'histoire. Le monde de l'après-guerre froide se précise donc peu à peu dans ses contours futurs. Au niveau politique comme au niveau économique, les Etats-nations tendent à perdre de leur importance au profit des empires, eux-mêmes plus ou moins confédérés en un Empire unique. Les éléments encore incontrôlés ou incontrôlables sont d'une part les pièces de résistance russe et chinoise, et d'autre part l'inconnue islamiste qui n'est, elle, liée à aucun Etat en particulier. Les «voyous» secondaires ne constituent pas un obstacle réel pour le système dans son ensemble. Ils maintiennent la machine en mouvement et permettent de monter de temps à autre un spectacle médiatique qui relève plus de l'entraînement que de la compétition. Si Washington voulait se «débarrasser» de Cuba, il lui suffirait de lever l'embargo, et le déferlement des investisseurs ferait le reste - avec ou sans Fidel Castro - comme au Viêt-Nam. D'autres pays comme la Libye, l'Irak, la Syrie ou même l'Iran ne demandaient pas mieux, en 2002, que de redevenir les partenaires, sinon les alliés de l'Amérique. Mais ce genre d'ennemis est nécessaire pour maintenir la pression à un certain niveau. S'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer. (Suite et fin)




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