Algérie

Vassalisation consentie (II)



Vassalisation consentie (II)
Si d'aventure un des vassaux, pour des raisons tactiques, fait mine de s'écarter du droit chemin, il est aussitôt rappelé à l'ordre et sanctionné. C'est ce qui est arrivé en septembre 2002 au chancelier allemand Schröder qui avait osé déclarer, pour gagner des voix sur sa gauche, que son gouvernement ne participerait pas à une guerre contre l'Irak.Pour corser la situation, la ministre allemande de la Justice avait affirmé que Bush voulait la guerre pour détourner l'attention des problèmes intérieurs, tout comme l'avait fait Hitler en son temps. Bien entendu la ministre s'est rétractée et a perdu son poste, et Schröder soutiendra matériellement l'effort de guerre US. En attendant, le squatter de la Maison Blanche, pour punir l'impudent chancelier, a négligé de le féliciter à l'occasion de sa réélection. Le métier de larbin n'est décidément pas de tout repos, même s'il est parfois très lucratif... Une mésaventure comparable est d'ailleurs arrivée à Chirac à peu près au même moment. La France rechignant elle aussi à approuver la nouvelle guerre contre l'Irak, Washington s'est empressé d'aller piétiner les plates-bandes africaines de l'Elysée, en fomentant une rébellion en Côte-d'Ivoire. Depuis le 11 septembre 2001, on peut constater une certaine évolution au sein de l'Union européenne. Derrière les apparentes divisions et malgré un discours politique tendant à suggérer une volonté d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, les « élites » de l'UE sont au contraire unanimes à accepter la primauté de Washington. Celle-ci se manifeste, d'une part, par l'utilisation systématique du levier linguistique : plus l'Europe se renforce et s'élargit, et plus l'anglais a tendance à supplanter les autres langues ; comme le montre le traité constitutionnel, l'Union sera anglophone et, plus encore, elle adoptera le mode de pensée anglo-saxon. De ce point de vue, le véritable « cheval de Troie » américain en Europe n'est pas à Varsovie ou à Prague, mais à Londres. D'autre part, l'UE se livre pieds et poings liés à l'OTAN, qui est elle-même dominée par les Etats-Unis. Elle accepte en outre sans broncher de jouer le rôle que lui imposent les maîtres actuels de l'Amérique dans le cadre de leur nouvelle mythologie. La Seconde Guerre mondiale revisitée par leurs soins est réduite au seul Holocauste juif, auquel les GIs américains - seuls eux aussi - ont mis fin en 1944-45. Soixante ans plus tard, tous les Européens, à l'exception de quelques « Justes », se retrouvent dans le camp des « coupables » et doivent, de ce fait, faire amende honorable - voir le honteux mea culpa de Chirac qui confond la République française avec « l'Etat français » de Pétain. On occulte ainsi à la fois la résistance européenne, le rôle majeur de l'Union soviétique dans la libération du continent, les dizaines de millions de non-Juifs assassinés par les nazis, la sinistre collusion des dirigeants sionistes avec le fascisme et les racines pro-hitlériennes du clan Bush. « Auschwitz est devenu le mot-clé de l'hégémonie idéologique des USA en Europe », résume la journaliste américaine Diana Johnstone. Puisque les Européens ont « prouvé » qu'on ne peut pas leur faire confiance, il est « évident » qu'il faut les avoir à l'?il. Quand ils tirent un peu trop sur leur laisse, on les rappelle à l'ordre en criant : « Antisémitisme ! » Cela fonctionne toujours... (A suivre)




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