Algérie

Vanité



Vanité
On se croirait à la veille d'un vrai scrutin présidentiel. Un scrutin nickel, ne souffrant d'aucune anomalie. Un scrutin "normal", pour parler comme les jeunes Algériens. Ou encore comme Sellal, d'ailleurs. Ce même Sellal qui, hier, est allé à la rencontre des patrons d'entreprise pour leur présenter le "programme économique" du quatrième mandat.On ne peut pas l'accuser de quémander ainsi leur soutien au candidat dont il est le directeur de campagne. Ces patrons n'ont pas attendu de prendre connaissance des intentions dudit candidat pour lui faire "allégeance", selon une expression usitée par les mauvaises langues. Mais, désormais les mauvaises langues n'auront plus qu'à se taire : depuis hier, en effet, on ne peut plus parler d'allégeance à un homme, mais d'un soutien à un programme. C'est le but du jeu : cela ajoute un peu à la "normalité" de l'élection présidentielle du 17 avril.Aux dernières nouvelles, Ali Benflis, de son côté, n'est pas en manque de programme économique. Cela vaut aussi pour Louisa Hanoune et les autres. Mais, sous le ciel d'Algérie, la vanité des programmes électoraux est établie depuis bien longtemps. Hormis les organisations patronales, syndicales ou autres qui ont tissé des liens d'intimité avec le gouvernement et avec ce qu'on appelle les cercles de décision, et qui ont grand intérêt à "jouer le jeu", les Algériens savent à quoi peut ressembler un programme électoral dans leur pays : un tissu de promesses, sans chiffres, sans échéance arrêtée et sans possibilité de vérification de leur faisabilité. De tradition, cela s'est révélé largement insuffisant pour ameuter grand monde devant les bureaux de vote. Mais la vanité des appels à la participation au scrutin, mêmes assortis de menaces répétées, de désordres et d'insécurité, sera aussi grande, sinon plus, que celle des programmes. Et pour cause : cette présidentielle est de loin et par avance l'élection la plus discréditée, la plus décriée dans la rue, les cafés et les foyers, la plus massivement rejetée depuis 1988. Le quatrième mandat y est pour un peu et le système et ses pratiques pour beaucoup. La campagne pour le boycott fera le reste.NomAdresse email




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