Valorisation des déchets, un gisement inexploité

Développement des énergies renouvelables
Malgré la bonne volonté affichée pour le développement des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire, un grand retard est signalé dans ce domaine. Ce constat émane du DG du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER).
Invité, hier, par la chaîne 3 de la radio nationale, Noureddine Yassa a en effet estimé qu'en matière d'énergie solaire, l'Algérie doit accélérer le rythme et passer à une autre phase d'opérationnalisation des programmes, et ce, en associant les opérateurs privés et publics et même les investisseurs étrangers. Le directeur général du centre de développement des énergies renouvelables (CDER) a regretté les retards accusés dans la réalisation des projets dans ce domaine et dira qu'il est grand temps de «passer de la parole à l'action et concrétiser les anciens programmes». «Il faut accélérer la mise en ?uvre de ces programmes. Sur le terrain, Il n'y a pas eu de réalisation des projets. Il est grand temps d'ouvrir les marchés en faveur des investisseurs qui sont en train d'attendre», a-t-il relevé. L'invité de la radio a signalé qu'il est impératif pour l'Etat de libérer les marchés, prendre des initiatives et permettre aux opérateurs qui font dans la fabrication des panneaux solaires d'exercer leur travail sans aucune complication. Mais aussi, il est nécessaire, a-t-il ajouté, de développer des prototypes qui aideront à la valorisation énergétique. S'exprimant plus sur ce point, il dira qu'elle consiste à récupérer et à valoriser l'énergie produite lors du traitement des déchets, sous forme de chaleur, d'électricité et de carburant. «En Algérie, 62 % des déchets sont organiques et putrescibles, donc valorisables en biogaz. Un milliard de mètre cube (m3) de biogaz peut être récupéré de ces déchets, c'est l'équivalant de 2 000 gigawatts/an d'électricité», a affirmé Noureddine Yassa. Précisant que c'est une quantité d'énergie qui peut alimenter une population de 1,5 million d'habitants. Afin de mettre à bien cette mission, le professeur a affirmé que plusieurs départements sont entrain de travailler en collaboration, à l'instar du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, du ministère de la formation professionnelle, ainsi que le ministère de l'Intérieur. Il enchaîne ensuite en expliquant que le ministère de la recherche scientifique a consacré des spécialités dans ce domaine dans tous cycles confondus, pour les étudiants qui veulent se spécialiser. De son coté, le ministère de la formation professionnelle forme chaque année, des techniciens et des techniciens supérieurs, dans la maintenance des équipements utilisés dans l'énergie solaire. Selon le DG du CDER, les énergies renouvelables sont devenues une «priorité nationale» et que tous les ministères sont appelés à travailler ensemble pour développer ce domaine. «Cette initiative permettra aussi aux citoyens de se doter du matériel qui les aideront à pouvoir s'alimenter en énergie solaire», a-t-il souligné, avant de rappeler que pour la réalisation du programme des énergies renouvelables, l'Etat a débloqué 70 milliards de dollars. «Mais jusqu'à maintenant, seulement 22 centrales énergétiques ont été mises en service, d'une capacité totale de 400M/W, alors que le programme initial était sensé réaliser des centrales avec une capacité de 12 000 M/W», a-t-il signalé.