Vahid, le provocateur !

Le coach national, Vahid Halilhodzic, a-t-il eu raison de développer son point de vue concernant le produit du football local arguant qu'il n'est plus 'commerçable' pour la simple raison qu'il n'est pas performant, ou a-t-il plutôt poussé le bouchon trop loin en s'attaquant à la qualité du travail effectué par les entraîneurs algériens ' En tout cas, la réaction des techniciens algériens ne s'est pas fait attendre et ces derniers ne se sont pas fait prier pour lui rendre illico presto la pareille. D'aucuns l'accusent désormais ' dans le dossier que nous vous proposons cette semaine sur le sujet ' de mener délibérément une 'campagne de dénigrement contre le produit algérien afin de mieux faire passer la pilule du recours systématique à tout ce qui se produit outre-mer'. Un retour, selon eux, à la politique du tout professionnel 'dont on connaît déjà les conséquences et battue en brèche actuellement chez nos voisins marocains, humiliés par une élimination sans gloire dès le premier tour de la CAN'. Halilhodzic est accusé surtout de méconnaître la réalité algérienne et ses conditions de travail. 'Depuis qu'il est là, il n'a jamais tenu une réunion avec la DTN et les entraîneurs algériens ; alors comment voulez-vous qu'il s'imprègne de notre réalité ' Il porte des jugements sur la valeur du joueur algérien et sur le travail des techniciens sans trop savoir dans quelles conditions ils travaillent. C'est subjectif et c'est surtout maladroit de sa part' disent-ils avant de lui rappeler que 'c'est un entraîneur algérien qui l'a éjecté lors de la CAN-2010 de son poste de la sélection de la Côte d'Ivoire et c'est un entraîneur local (Trabelsi, Tunisie) qui vient de faire mordre la poussière à Eric Gerets au Maroc'. Halilhodzic a-t-il donc touché là où ça fait mal ou a-t-il tout simplement voulu faire dans la provocation, histoire de titiller l'orgueil du joueur algérien et le pousser à réagir ' Ses déclarations font polémique. Et comme Halilhodzic n'a pas encore jugé utile de dire ses vérités en face des techniciens, il serait opportun qu'il réunisse ses détracteurs autour d'une table pour un véritable débat de fond, loin de toute passion. L'on saura dès lors que si dans la forme Halilhodzic a sans doute raison de faire un tel constat, dans le fond les techniciens algériens ont certainement beaucoup plus de choses à dire et surtout davantage de solutions à proposer.
S. L.