Sur les 5 millions de doses de vaccins contre la grippe A H1N1 achetées
par l'Algérie, 537.000 finiraient à la poubelle, si elles ne seraient pas
utilisées avant le 31 octobre prochain.
«537.000 doses de vaccins contre
la grippe A H1 N1 seront périmées d'ici le 31 octobre prochain, 125.000 autres
le seront d'ici le 31 mars 2011.» C'est ce qu'ont révélé les autorités
sanitaires, lors d'une visite qu'a effectuée, jeudi, le ministre de la Santé,
de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, à l'Institut
Pasteur d'Alger (IPA). Le ministre présidait, jeudi au sein de cet institut, le
lancement d'une opération de distribution d'équipements de prévention au profit
des hôpitaux. L'Algérie avait décidé, en hiver dernier, de réduire les
quantités des doses de vaccins en annulant l'achat de 15 millions de doses sur
les 20 millions initialement commandées. La durée de péremption des vaccins se
situe, pour certains, en octobre 2010 et à mars 2011, pour d'autres. Soit un
délai beaucoup trop court pour pouvoir les utiliser, lors d'une prochaine
campagne de vaccination.
Le fournisseur, qui n'est autre que le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK),
avait fait savoir qu'il ne procèdera ni au remboursement ni à la reconversion
des 15 millions de doses de vaccin contre la grippe A H1N1, décommandées. Il
faut dire en outre que la campagne de vaccination a été très timide. Seuls 3%
des populations ciblées ont été immunisées. La grippe AH1N1 avait fait 57 morts
sur 916 cas confirmés en Algérie, avant de connaître une courbe en déclin. Et,
en dépit de ce déclin, les autorités sanitaires restent sur leurs gardes et
jouent la carte de la prévention.
Ould Abbès a présidé jeudi une
séance de distribution d'un lot de matériel médical constitué de masques de
protection, des lunettes et des chaussures pour renforcer le dispositif
sanitaire de prévention contre la grippe A H1N1. Le ministre a jugé, à juste
titre, «plus qu'impératif, de réfléchir à une solution à même de permettre de
tirer profit de toutes ces quantités et de ne pas les gaspiller d'autant
qu'elles ont coûté cher au Trésor public». Le ministre a exhorté les
responsables d'hôpitaux «de distribuer toutes ces quantités de consommables et
accessoires avant la fin août», soulignant la nécessité de laisser un stock de
sécurité. Le ministre a, en outre, infirmé l'existence de toute pénurie
affectant les médicaments destinés aux femmes et aux enfants et a affirmé qu'un
budget de 10 milliards de dinars a été mobilisé pour financer 54 spécialités
médicamenteuses destinées aux malades chroniques qui seront réceptionnées. Et
de regretter que «certaines rumeurs relatives à la pénurie de médicaments sont
l'Å“uvre de laboratoires «connus», qui ne sont intéressés que par le gain». Par
ailleurs, interrogé sur la situation des nouveaux médecins spécialistes, le
ministre de la Santé a soutenu que la délivrance des diplômes à ces praticiens
est subordonnée à l'accomplissent par ces derniers de leur service civil, dans
l'une des wilayas de l'intérieur du pays. «Il est pour le moins inconcevable
que l'Etat, qui a pris en charge ce médecin spécialiste depuis le cycle
primaire jusqu'à l'université, remette à celui-ci un diplôme qui, tout compte fait,
ne profitera qu'aux hôpitaux étrangers», a estimé M. Ould Abbès. Enfin, le
ministre a exprimé son souhait que l'Institut Pasteur retrouve sa performance
et sa réputation d'antan. «Dans les années 70, l'Institut Pasteur était classé
parmi les premiers à l'échelle mondiale, particulièrement dans la production
des sérums. Nous espérons que cet institut retrouve sa place de précurseur de
la recherche et du développement», a déclaré M. Ould Abbès.
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Posté Le : 07/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com