Si, sous d'autres
cieux, les vacances scolaires riment avec sorties en plein air, programmes
ludique et récréatif, chez nous, elles deviennent synonyme d'un véritable casse-tête
difficile à solutionner pour les parents. Des parents qui se retrouvent avec
des enfants ne sachant où aller ni comment passer leur temps en l'absence de
lieux de loisirs pour occuper leur progéniture. Ces deux semaines de vacances
sonnent comme un défi, chaque année, pour des parents qui se retrouvent
désarmés, surtout pour les couples qui travaillent.
Pour Nadjia,
enseignante dans un lycée, «le manque d'infrastructures ludiques et éducatives
handicape grandement la croissance intellectuelle des enfants qui se retrouvent
souvent livrés à eux-mêmes». Le même constat est fait par Nabil, fonctionnaire,
qui est obligé de faire coïncider une partie de son congé annuel avec celui de
ses trois enfants scolarisés, puisque sa femme, qui travaille dans le privé,
n'est pas libre de son temps. « On n'a pas de famille à Oran et les enfants ne
sont plus en âge d'aller à la crèche. Je suis donc obligé de les garder et je
peux vous dire que, franchement, ce n'est pas la joie vu qu'il y a peu
d'endroits où aller tuer le temps ». Mis à part les classiques fondamentaux et
les inusables endroits publics où il est conseillé de se rendre, à défaut
d'autre chose, les parents n'ont guère l'embarras du choix. « Il y a le manège,
mais il ya trop de monde et il faut patienter longtemps pour décrocher une
place dans une attraction », dira Slimane, père de trois enfants.
« Les filles
restent à la maison à aider leur mère, sinon, pour la plus jeune, il y a la
télévision ou les jeux vidéo », ajoutera-t-il. Pour d'autres, il reste encore
l'option des visites familiales, à l'image de Samir qui profite de cette trêve
pour envoyer femme et enfants chez la belle-famille. Quant à beaucoup
d'enfants, ces vacances représentent l'occasion de s'adonner à leur sport
favori, le football, avec des parties interminables, sans pour autant négliger
les révisions, pour les terminales. Pour les autres, il reste les aires de jeux
installées un peu partout sur le territoire de la wilaya, qui offrent un espace
de détente pour les moins jeunes en les exposant, parfois, aux dangers de la
route, comme c'est le cas pour ceux installés au niveau de la Pépinière, où il
faut traverser deux tronçons de route à grande vitesse.
Les espaces verts
se présentent aussi en alternative pour les parents, mais en dehors de deux ou
trois «adresses vertes» et seulement les week-ends, sécurité oblige, le choix
n'est pas vraiment offert.
Mais cette année,
la grande nouveauté est le retour du cirque El Florilegio qui a installé son
grand chapiteau sur l'esplanade du parc d'attractions à El-Hamri. Une
initiative louable qui tombe à bon escient mais qui se heurte à la cherté des
billets d'accès, même si des séances spéciales ont été programmées en direction
des enfants démunis. « Imaginez un père de quatre ou cinq mômes : comment s'en
sortir, en plus du billet adulte qui coûte deux mille dinars ?», dira Toufik,
tôlier à la Pépinière. Pour beaucoup de parents, le mieux est que les
établissements scolaires programment pour cette période des excursions en mer
ou en forêt et que les pouvoirs publics se penchent sur cet aspect, même s'il
n'est pas dans les priorités nationales.
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Posté Le : 27/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com