Vacances et affaires pour Sarkozy en Egypte

C'est sous le double signe de la visite privée, paradoxalement surmédiatisée et une seconde partie consacrée aux bonnes affaires que le président français est arrivé, hier, au pays des Pharaons. C'est dans une ambiance très people que le président de la droite décomplexée s'est rendu à Louxor pour un séjour familial fortement médiatisé par une foule de paparazzis aguichés par la présence de la nouvelle première dame de France, la chanteuse et mannequin Carla Bruni. Afin de donner à la visite un caractère solennel, le communiqué de la présidence a mentionné que la suite du chef de l'État français comprendra une dame. Alors que l'ensemble de la presse égyptienne s'interroge sur le devenir du monde arabe dans la nouvelle politique pro-américaine et pro-israélienne du gouvernement français, le quotidien indépendant «El-Destour» est le seul à ironiser sur l'aspect économique de la visite. C'est sans doute la nouvelle loi du capitalisme moderne qui veut que le seul rôle des chefs d'État est de se transformer en représentants de commerce, que Nicolas Sarkozy s'est vu contraint d'être le continuateur de Jaques Chirac en ce domaine. En effet, après le séjour en Algérie qui s'est conclu par la signature de contrats d'un montant de cinq milliards d'euros, le pouvoir hexagonal veut placer les entreprises françaises sur le créneau égyptien ouvert à tous vents. En outre, la volonté des autorités égyptiennes de développer l'énergie nucléaire civile a également aiguisé les appétits français dans un marché nouvellement ouvert aux pays pauvres. Quelque chose, dans l'air du temps, dit qu'on peut être le père fouettard de la morale et du retour à l'ordre et un bon commerçant.