Vacances en clair obscur

Les marchands de glaces reprennent du service, sur les terrasses de Staouéli et de Bordj El Kiffan. On y vient le soir en famille prendre le sorbet ou encore un gâteau familial glacé. Une habitude qui se perpétue le long de l’été. Il y a fort à parier que les services d’hygiène se font rares pour contrôler les thermostats. A chaque station de dégustation pour glace il y a foule. On s’adonne à coeur joie, défiant même le risque d’intoxication.Après les baignades diurnes, et les coups de soleils nous voilà transposés dans des séances de rafraîchissements. C’est tout un monde qui se déplace le soir pour égrener un compte à rebours jusqu’au petit matin. Tout est matière à justifier une longue veillée estivale. Le phénomène ne passe pas inaperçu : dans tous les quartiers de la capitale, de jeunes enfants trimbalant des « Samovars » montés sur réchauds à charbons vantent un thé fumant à la menthe. Paradoxe des temps où il fait bon d’exhiber les goûts du Nord et du Sud.Dans les oasis lointaines, le soir venu par ces grandes chaleurs, on s’invite à des Tea Party accompagnées de cacahuètes ou de dattes séchées. A chacun sa façon de passer ses vacances, dans cette farandole d’été. A 600 bornes de la Capitale surgit une riche palmeraie où il fait bon vivre. Dans une vallée de Ghardaïa, l’été s’invite au milieu de palmiers. Le soir venu, c’est le retour aux sources avec des veillées nocturnes. Des “zerdas” copieusement menées à coups de plats de couscous font le reste de l’actualité. Jusqu’au petit matin, les contes et anecdotes échangés autour d’un thé ajoutent à la scène le goût de l’inachevé. Il y aura toujours plus d’un tour à jouer à la canicule. Les gens peuvent aussi faire trempette dans le clair obscur pour échapper à l’infernale chaleur.C’est des petits cours d’eau ou encore les chutes dans les vallées encaissées qui accueillent de discrets baigneurs. Finalement on peut être heureux là où on est né. Il suffit d’être un tantinet philosophe.