Spécialement pour cette année, pour l'ensemble des travailleurs,
programmer son congé annuel est devenu réellement problématique non pas à cause
du dilemme de la question où passer ses vacances, là c'est une autre histoire,
mais quand les prendre. Et la raison est que cette fois-ci, le temps des
vacances a été tellement rétréci par, d'une part, la tenue du Mondial du
football et, d'autre part, par le mois de ramadhan prévu pour le début du mois
d'août. Alors que faire ? Là, est la question qui taraude les esprits de ces
milliers de travailleurs qui n'ont plus ce choix élargi des deux mois pleins de
repos.
Il y a ceux qui sont déjà en
congé comme Boubekeur, employé d'une grande entreprise, qui a annoncé à ses
collègues de bureau et à son chef, surtout, voilà plus de 6 mois, que son
départ en congé annuel est pour le 13 juin et pour tout un mois. «Je l'ai décidé
ainsi et annoncé ça depuis plusieurs mois car je ne veux en aucun cas rater
cette grande fête du football et surtout de ne pas demander à chaque fois une
autorisation d'absence, je veux être tranquille et ne rien demander à personne.
D'habitude je me suis toujours sacrifié et j'ai sacrifié les vacances des
enfants pour les autres mais cette fois-ci c'est mon tour, et il n'est pas
question de rester». Question pour Boubekeur de mettre devant le fait accompli
tous ses collègues qui connaissant en lui un mordu du foot et un obstiné ne
peuvent pas lui disputer la date de ce départ, sa date à lui.
Pour les autres, c'est le calcul
et les choix difficiles. Prendre une partie avant le ramadhan et
l'autre partie durant ce mois, surtout le dernier tiers de ce mois de carême là
où la vigilance et l'esprit vif commencent à lâcher pour certains, à l'exemple
des fumeurs. Pour le congé annuel, il y a toujours l'arbitrage difficile du
chef qui généralement de guerre lasse paie les frais des disputes de ses subordonnés.
Ainsi pour contenter tout le monde, il reste tout seul pendant tout l'été
assurant le strict minimum en compagnie de ceux qui préfèrent prendre repos
durant le ramadhan en entier ou ceux qui préfèrent prendre repos en
concomitance avec les vacances scolaires de l'hiver et du printemps des
enfants. Avec les temps nouveaux, le travail a changé dans sa nature. Le
stress, notamment, un mot nouveau dans la nomenclature des épreuves
professionnels qui ont fait leur apparition ces dernières années dans le monde
du travail, a un seul antidote, vacance échappatoire et repos total pour de
nombreux employés. Donc fini le temps d'entendre dire qu'un tel n'a pas pris de
congé voilà dix années. Le repos est devenu un luxe qu'on paie à la juste
mesure. Et ce repos n'est pas synonyme de détente au bord de la mer en Tunisie
ou ailleurs mais seulement un repos de rien faire, question de déstresser en
regardant la télévision, faire la sieste ou déambuler dans les marchés. Prendre
son congé à la date voulue, c'est un long marchandage fait de concession de
part et d'autre et surtout de tactique.
On peut ne pas prendre son congé
pendant l'été où tout est au ralenti et le prendre pendant les bilans de fin
d'année et/ou la rentrée de septembre pour mettre la machine en marche.
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Posté Le : 19/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : LT
Source : www.lequotidien-oran.com