Algérie

Vacances bien de chez nous



Sous les cieux bleus d’Alger, on est paré aux premières baignades de la mi-juillet. La toute première destination Bab El-Oued indique un fort engouement aux plaisirs que nous propose la plus vieille plage d’Algérie. On a peine à croire que les premiers parasols furent dressés à cet endroit très prisé par les Algérois. Avec la construction d’un nouveau complexe commercial, les vacanciers auront pour leur argent. Ce nouveau site touristique très populaire tient sa particularité dans la gratuité à disposer de tous les loisirs généreusement offerts par la  grande bleue. Un véritable hermitage pour se débarrasser des pressions cumulées le long de l’année. Quoi de plus curatif que de faire trempette dans des eaux lavées de tout soupçon. Les eaux usées n’ont plus cours sur cette partie de la plage. On viendra prendre sa glace sur le grand boulevard sous un air de romance, à contempler un coucher de soleil qui manque à notre décor. Ça sera les vacances les moins chères du monde et les plus proches jamais atteintes par la bourse. Tout a changé pourtant et tout est resté le même, cette phrase alambiquée nous rappelle fort bien Tartuffe dans sa complexité à voir les choses. Tant bien que mal, on reste les pieds dans l’eau dans notre petit espace bien à nous. Les grandes vacances c’est pour les autres, chacun sa passion pour les folies. La famille algérienne s’en tient au traditionnel repos que nous propose la nature. Faute de moyens, on fait le plein de victuailles comme au bon vieux temps. Il parait que la ratatouille c’est bon pour la santé, qu’à cela ne tienne ! Un mélange de tomates, d’oignon et de pomme de terre et nous voilà en bivouac fermé entre deux rochers. Un véritable coup de soleil sur ceux qui s’avisent à tourner le dos sur l’Eden plage, tant de générations sont passées par des chemins escarpés et ont retrouvé l’ombre des cabanons. Un havre de paix pour les familles qui viennent ensuite faire le pèlerinage au lieudit les «7 Fontaines». Il parait que la déesse de la mer attend leurs doléances pour exaucer leurs vœux. La vieille M’barka, que Dieu ait son âme, fut la gardienne des lieux. Le rituel du sacrifice sur le rocher, avec coq en prime pour une zerda bien méritée faisait foi d’un subterfuge très humanitaire qui permettait à tous les démunis de venir panser leur faim. C’est un peu ça les vacances, c’est aussi penser à d’autres en les invitant à un parterre culinaire. Décrire sur le sable un moment fort du zénith répond à cette nécessité d’utiliser le langage de la mer, avec un ressac de vagues qui vient à chaque fois vous rafraîchir la mémoire. Le temps de rêver, d’aimer, de se distraire sur le sable fin est bel et bien arrivé. Le bonheur est suspendu à quelques encablures de votre bourse. Il suffit de croire aux bons vents de Poseidon, il sera quand même de la partie pour nous souffler la bonne Iliade des vacances bien de chez nous.


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